Depuis plus d’un an, le nom de Mamoutou « Bavieux » Touré, président de la Fédération malienne de football (FEMAFOOT), est au cœur des débats dans le monde du sport au Mali. Réélu à la tête de l’instance nationale malgré sa détention, son parcours a suscité autant d’admiration que de controverses. Aujourd’hui, un tournant majeur vient de se produire : Mamoutou Touré a annoncé son retrait de la course aux postes au sein du Conseil de la FIFA et du Comité exécutif de la Confédération africaine de football (CAF).

Bamada.net-Dans une lettre officielle adressée aux instances concernées, il explique cette décision par sa situation actuelle et son incapacité à remplir pleinement ses fonctions internationales. « Ces 17 mois de détention, sans possibilité de bénéficier de la liberté provisoire, m’ont empêché de m’investir pleinement dans mes fonctions et dans la préparation du renouvellement de mon mandat au sein du Conseil de la FIFA », a-t-il déclaré.

Une gestion controversée depuis la détention

Incarcéré à Bamako depuis le 9 août 2023, Mamoutou Touré fait face à des accusations de détournement de fonds publics estimés à près de 17 milliards de francs CFA, ainsi que de faux et usage de faux. Ces accusations remonteraient à son mandat à l’Assemblée nationale entre 2013 et 2019. Malgré plusieurs requêtes de mise en liberté provisoire, sa détention s’est prolongée, affectant son état de santé et sa capacité à assumer ses responsabilités.

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Pourtant, le 29 août 2023, il a été réélu à la tête de la FEMAFOOT pour un second mandat de quatre ans. Cette réélection, marquée par l’invalidation des candidatures de ses opposants, a suscité des polémiques sur la transparence du processus. Depuis sa cellule, il a continué à diriger la fédération, une situation sans précédent qui a divisé l’opinion publique et remis en question la gestion du football national.

Un choix stratégique pour apaiser les tensions

Le retrait de Mamoutou Touré des candidatures internationales semble répondre à plusieurs enjeux. D’une part, il évite ainsi une potentielle humiliation due au manque de soutien des autorités maliennes et des instances internationales. D’autre part, cette décision pourrait apaiser les tensions autour de sa situation judiciaire. Touré a toujours clamé son innocence, présentant cette affaire comme une campagne orchestrée par ses détracteurs pour l’écarter de la scène footballistique malienne et africaine.

Dans son communiqué, il affirme : « Je reste fermement engagé envers le développement du football national. Mon retrait est motivé par la volonté de laisser place à un avenir serein pour notre sport. » Cette déclaration témoigne de son intention de recentrer ses efforts sur la gestion interne de la FEMAFOOT et sur la reconstruction de l’image du football malien.

L’avenir du football malien en jeu

Ce rebondissement survient à un moment critique pour le football malien. Alors que la Confédération africaine de football se prépare à ses élections présidentielles en mars 2025, le Mali risque de perdre en influence sur la scène continentale. Mamoutou Touré, bien qu’écarté des instances internationales, conserve une autorité incontestable sur la scène nationale. Cependant, son absence sur le plan international pourrait affaiblir la voix du Mali dans les décisions stratégiques du football africain.

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La FEMAFOOT devra impérativement redéfinir sa stratégie. Une gouvernance plus inclusive et transparente pourrait réconcilier les différentes parties prenantes et permettre au football malien de regagner la confiance des acteurs locaux et internationaux.

Une étape pour rebondir

Malgré les défis, ce retrait de la course internationale pourrait être l’occasion pour Mamoutou Touré et la FEMAFOOT de se concentrer sur des enjeux plus locaux. Avec un football malien en pleine mutation, il est crucial de capitaliser sur cette période pour reconstruire une fédération unie et orientée vers la performance.

Mamoutou « Bavieux » Touré, en optant pour cette décision, montre qu’il reste conscient des attentes autour du football national. Le chemin reste parsemé d’embûches, mais cette nouvelle étape pourrait marquer le début d’une transformation positive pour le sport-roi au Mali.

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Fatoumata Bintou Y

Source: Bamada.net