C’est un président de la Convention de la majorité présidentielle (CMP) fatigué mais déterminé à terminer son long « discours politique » qui s’est adressé à l’assistance lors de la rentrée politique du regroupement des 65 formations qui soutiennent l’action du président de la République. C’était le samedi 15 novembre dans la salle des mille places du CICB.
Le président de la CMP, Dr Boulkassoum Haïdara a peint le tableau peu reluisant de la gouvernance actuelle marquée par « l’enrichissement illicite, la gabegie, l’impunité» avant de dénoncer les collaborateurs du président de la République qui, dit-il, ont trahi sa confiance. Il a invité le peuple malien à la patience et au patriotisme pour permettre aux autorités de sortir rapidement le pays du marasme actuel.
Le président de la CMP s’est ensuite penché sur la gouvernance IBK en relayant les préoccupations du peuple malien, qui aspire au changement surtout au point de vue de la bonne gouvernance et de la lutte contre la corruption. Boulkassoum Haïdara a déploré l’enrichissement illicite, la corruption, l’impunité qui sont des préoccupations majeures du peuple. Avant d’ajouter que ces récriminations ne datent pas d’aujourd’hui, mais de bien avant l’accession d’Ibrahim Boubacar Kéita à la magistrature suprême du pays.
« Combien de rapports du Vérificateur général ont fait frémir les citoyens par leurs chiffres en terme de manque à gagner et de malversations diverses? ; Qui ne se rappelle pas de l’effondrement du système scolaire avec ces achats de diplômes ? » s’est-t-il interrogé. Il s’est insurgé contre certains collaborateurs du président de la République, qui ont trahi sa confiance dans la gestion des affaires publiques.
En clair, le président de la CMP a laissé entendre que ces collaborateurs d’IBK auraient des choses à se reprocher dans les affaires de malversations qui défraient actuellement la chronique (achat de l’avion présidentiel et du contrat d’équipements militaires). Il a mis l’accent sur les « surfacturations » dénoncées dans ces affaires avant de suggérer au président de la République « d’examiner les critères de choix de ses collaborateurs ».
Parlant des pourparlers de paix d’Alger, M. Haïdara a appelé les autorités à ne pas tomber dans le piège d’une autonomie ou d’un fédéralisme déguisé avant de se désoler du » début tumultueux du mandat » du nouveau président de la République. Il n’a pas manqué de dénoncer » ces détracteurs qui deviennent moralisateurs » du pouvoir.
Dr Haïdara a, en outre, souhaité que la CMP soit associée à la prise des décisions majeures de la gouvernance avant d’inviter le pouvoir exécutif à organiser la sensibilisation des populations sur les discussions en cours pour la conclusion d’un accord de paix définitif pour le septentrion malien.
Adama DAO