Mopti est l’une des régions du Mali les plus exposées à la malnutrition chronique qui affecte 47% des enfants. Cette situation est de plus en plus critique ces dernières années en raison de la présence dans la région des populations déplacées du nord. En réaction à la situation nutritionnelle, la fondation Aga Khan a mis en place un projet de recherche sur le Di-dèguè appelé » Equinut « .
Abdel Kader Traoré, professeur à la faculté de médecine et Docteur Cheick Baby Diallo travaillent sur ce projet dont le but est de contribuer au bien-être des enfants à travers l’amélioration de leurs conditions de vie. Il ressort des explications fournies par les deux chercheurs à l’équipe de la caravane de la presse présente dans les locaux du réseau Aga Khan à Mopti que le concept de base du projet » Equinut « repose sur la bio-fortification du Di-dèguè et sa vulgarisation comme aliment nutritionnel et thérapeutique de la malnutrition aigue modérée chez les enfants de 6 à 59 mois, dans les communautés rurales défavorisées notamment à Mopti, Djenné et Kita.
Le Di-dèguè est une recette alimentaire à base de produits locaux existant dans les habitudes alimentaires (arachide sans aflatoxine, céréales, miel) des populations des zones rurales du Mali. Selon les initiateurs, au-delà de l’objectif global du projet, l’ensemble des activités de recherche vise à créer un impact économique local important permettant aux bénéficiaires et acteurs économiques de développer de nouveaux projets d’entreprise pour la création d’emploi et de valeurs ajoutées.
14 520 enfants seront bénéficiaires de ce projet à Djenné et 500 femmes à Kita, 500 autres à Mopti seront initiées à la fabrication du Di-dèguè fortifié.
Par ailleurs, après Mopti l’équipe de la caravane de la presse a visité à Youré un foyer d’apprentissage et de réhabilitation nutritionnelle en compagnie de Sidi Ould Ahmed, l’un des formateurs de la fondation Aga Khan. La délégation a assisté à une démonstration culinaire basée sur trois recettes : la bouillie légère, la soupe de poissons et la pomme. Il s’agit d’aliments enrichis qui ont contribué à faire baisser le taux de malnutrition dans ce village. D’ une trentaine d’enfants malnutris, il y a de cela trois ans, le village ne compte que trois.
Abdoulaye DIARRA