Quelques jours après le passage des bulldozers de l’opération de déguerpissement, la zone dite ‘‘ Malitelda’’ au quartier Bamako-Coura en commune III reste encore sous tension. Tandis que l’espace est sous la surveillance stricte d’une dizaine de policier, les déguerpis sont dans les environnants à faire leurs petits ‘‘ business’’. Ils sont prêts à se réinstaller dès l’instant où la situation sera favorable. L’équipe de votre site mali24 a fait un tour. Suivez !
‘‘Malitelda’’, est comme son nom l’indique est la rue de l’ancienne direction de la société de téléphonie mobile Malitel. C’est dans ce coin que travaillaient des milliers de jeunes marchants et réparateurs de téléphones. Ils ont été délogés courant semaine dernière à la suite de l’opération de déguerpissement entamée par le gouvernement du district en juillet dernier. Si, dans les autres localités, les déguerpis s’en sont remis à Dieu, à ‘‘Malitelda’’ c’est tout le contraire.
C’est principalement dans les environnants de ‘‘ Malitelda’’ que les déguerpis se sont retrouvés. Ils y mènent leurs activités, repartis en deux groupes. Le premier groupe que nous avons remarqué, se trouve au sud entre ‘‘ Malitelda’’ et la prison centrale devant des commerces de téléphones portables. Sur ce côté, la situation est calme, ils mènent paisiblement leurs activités de vente et de réparation créant parfois des embouteillages dans la ruelle qui sert à la fois de parking pour leurs nombreuses motos (Voir photo).
‘‘A vendre ou à troquer’’, c’est en ces termes que l’on vous accueille chez l’autre groupe des déguerpis au nord de ‘‘ Malitelda’’. Ils sont arrêtés le long du mur du carrefour des jeunes et leurs activités principales consistent à ‘‘acheter’’ ou à ‘‘troquer’’ des téléphones portables d’occasions. Ils sont sur le qui-vive et sont allergiques au moindre mouvement des forces de l’ordre : ‘‘ Comportez-vous en garçons, sinon c’est fini pour vous comme ça’’, lance ce jeune homme de passage à ses camarades. Il porte un mini banc dans sa main gauche et un parasol non défait dans l’autre main: ‘‘Je m’en vais m’installer comme ça’’, lance-t-il encore à ses camarades tout en s’éclatant d’un de ces rires fous. Les autres n’ont rien à dire, mais l’inquiétude se lit sur tous les visages puisqu’ils peuvent recevoir à tout moment la visite des forces de l’ordre. Ici à ‘‘ Malitelda’’, les déguerpis et les forces de l’ordre se côtoient dans la méfiance totale, aucun contact !
Djibi Samaké
Source : Mali24