‘‘Notre libération sera physique, mentale,
Aux allures d’un discours Maréchal, le président du Conseil national de transition (CNT), Malick DIAW, lors de l’ouverture solennelle de la session budgétaire, a affirmé le Mali mènera le combat de la libération nationale « jusqu’au sacrifice le plus ultime », paraphrasant ensuite feu Thomas SANKARA qui disait : « Si nous ne nous battons pas pour nous libérer, ils se battront pour nous garder esclaves à vie ». spirituelle’’
La cérémonie inaugurale de la session d’octobre a eu lieu, avant-hier lundi, au Centre international de conférences de Bamako (CICB) sous la présidence du perchoir, Malick DIAW. Elle s’est déroulée en présence du Dr Ousmane BOUGOUNA, président de l’Assemblée Législative de Transition du Burkina Faso ; de l’honorable Orhan ATES, Représentant du Président de la Grande Assemblée Nationale de Turquie et de Bakary Yaou SANGARÉ, Ministre des Affaires Étrangères, de la Coopération et des Nigériens de l’Extérieur.
Outre les membres du CNT, étaient également présents des membres du gouvernement conduits par le Premier ministre Choguel Kokalla MAIGA.
La session ouverte est consacrée essentiellement à l’examen du budget d’Etat 2025. En plus de ce projet de loi de finances 2025, elle examinera plus d’une trentaine de projets et propositions de loi en instance, parmi lesquels le projet de loi sur le mécanisme de la destitution du Président de la république prévu dans la nouvelle constitution de juillet 2023.
S’adressant à auguste assemblée, le président Malick DIAW a salué les liens de fraternité des pays invités à l’ouverture de ladite session. Le Niger et le Burkina Faso avec son pays, indique-t-il, au cœur de la rivalité entre des puissances étrangères ont « la lourde responsabilité » de se libérer « des chaînes de nos oppresseurs, de dévier les plans machiavéliques mis en place, soigneusement préparés et entretenus ».
Selon lui, les objectifs des puissances, de réduire en silence et humilier leur pays, ne sont que des chimères d’un temps révolu. Parce que, est-il persuadé, « Notre libération sera physique, mentale, spirituelle » ajoutant « Contre vents et marées, nous affirmons notre fierté, notre dignité, notre souveraineté engrangées suite à des luttes farouches ».
Pour Malick DIAW, la lutte en cours s’inscrit dans une continuité historique, celle que nos ancêtres ont légitimement défendue contre ceux qui voulaient imposer leur diktat, saper la base des cultures de notre civilisation porteuse d’espoir pour l’humanité tout entière.
«Nous sommes mus par des idéaux de liberté, d’espoir, de développement. Nous ne faillirons point à notre mission, combien sacrée voire sacerdotale », a-t-insisté, promettant que nous sommes prêts de mener le combat pour l’émancipation, la libération nationale jusqu’au « sacrifice le plus ultime… »
Fin de la balkanisation
Engagés pour atteindre ces objectifs afin que leurs peuples vivent dignement, ni les dures circonstances, ni les autres contingences savamment créées par les forces maléfiques, ne leur font pas peur, a promis le président du CNT, parlant des Etats membres de l’AES.
« L’histoire nous enseigne que nous fûmes divisés, balkanisés par les puissances étrangères. Nous avons connu des ‘’bolibanas’’, des déportations, mais aujourd’hui, nous prenons conscience de notre unité. Nous ne connaîtrons plus d’autres ‘’bolibanas’’, d’autres déportations », a déclaré Malick DIAW, une réplique aux néocolonialistes.
Encore, peste-t-il, « Nos amis n’ont pas écouté les voix de sirènes qui veulent nous noyer dans leurs eaux boueuses et profondes. Qu’ils se taisent, ces pseudos démocrates, ces donneurs de leçon et leurs suppôts dont l’hypocrisie et les inepties se perdent dans leurs conjectures et autres hypothèses dans un désert de silence ».
Pour lui, leur navire avance lentement mais sûrement, même s’il reconnaît qu’il peut tanguer, affrontant courageusement les vagues d’une mer agitée par les violences, mais « il ne chavira jamais » alors que son pays avec le Burkina Faso et le Niger sont engagés dans une Alliance en vue de mutualiser leurs efforts contre notamment l’insécurité.
Ce dernier est l’un des plus grands défis auxquels l’Alliance des Etats du Sahel (AES) est confrontée.
Mis sur fonts baptismaux en septembre 2023 et devenue plupart une confédération, la création de l’AES était une nécessité historique pour des Etats « liés par le même destin » et affectés par les mêmes défis.
L’AES continuera à
résonner
De l’avis du Colonel Malick DIAW, ce collectif des Etats qui a annoncé sa décision de se retirer de la CEDEAO, malgré les médiations en vain, est accueilli par l’inimitié de certains.
Pourquoi l’AES fait autant trembler certains ?
Pourquoi l’AES fait peur aux pseudos panafricanistes, au service de l’impérialisme ? S’interroge M. DIAW avant de se donner le droit de répondre en actualisant une citation de feu Président Modibo KEITA dans son discours de proclamation de l’indépendance de notre pays.
« La Confédération de l’AES est née. L’AES continue. Le mot AES continuera à résonner comme un gong sur la conscience de tous ceux qui ont œuvré à imposer aux pays du Sahel et à leurs peuples, cette guerre injuste, sauvage et barbare dont le but non avoué, n’est d’autre que l’accaparement des richesses naturelles du Liptako Gourma. Les forces rétrogrades et impérialistes n’y pourront rien », a-t-il reformulé.
Selon lui, la Confédération ‘’Alliance des Etats du Sahel’’ deviendra très bientôt, un lieu de rencontres pour les vrais panafricanistes et un cas d’école « pour ceux qui croyaient détenir le monopole du savoir et du pouvoir et cela Conformément aux enseignements de nos illustres devanciers qui nous ont appris que la lutte contre le néocolonialisme et ses multiples mutations et implications est une lutte générationnelle, sans fin, toujours à parfaire, toujours à adapter au temps et aux circonstances ».
Souffrance, le prix à payer pour un avenir radieux
Par ailleurs, il a relevé au niveau régional et africain, certaines tentatives désespérées de déstabilisations synchronisées des transitions en cours dans le Sahel.
« Que ceux qui n’ont rien retenu de l’histoire sachent que le rêve est permis et le réveil sera brutal et douloureux », a indiqué le président du CNT.
Il a concédé que les moments qu’ils traversent sont certes difficiles, mais reste convaincu que « c’est le prix à payer pour vaincre le terrorisme, dépasser la conjoncture actuelle qui est mondiale et faire du Sahel un espace sécurisé où il fera bon vivre ».
Ce faisant, il a appelé au patriotisme et au sens de responsabilité individuelle et collective de chacune et de chacun.
« Beaucoup de grandes puissances qui sont admirées sont passées par ce que nous vivons aujourd’hui », a souligné M. DIAW indiquant que la résilience est la voie à suivre pour jouir des avantages de la pleine souveraineté.
Puis, il a exhorté les jeunes du Faso, du Mali, du Niger à s’approprier de ce combat dont la réussite dépendra uniquement de leur engagement, de leur mobilisation, de leur capacité à défendre la Souveraineté du Sahel.
A défaut, ils resteront entre les chaînes de la colonisation, selon M. DIAW, en s’appuyant sur une citation de Thomas SANKARA, ancien Président du Faso : « Si nous ne nous battons pas pour nous libérer, ils se battront pour nous garder esclaves à vie ».
« Alors jeunes du Sahel, battons-nous pour nous libérer, battons-nous pour notre dignité, battons-nous pour ne pas être esclaves, battons-nous pour ne pas être recolonisés. La recolonisation est le pire des maux ! », a lancé le président du CNT.
Par ailleurs, il est revenu sur les attaques ayant visé à l’Ecole de gendarmerie nationale de Faladiè et à l’aéroport International Président Modibo KEITA, le 17 septembre dernier dont aucun bilan officiel n’a été établi à ce jour.
« L’objectif de ces attaques perfides et lâches, à l’approche du 64ème anniversaire de notre indépendance, était de terroriser nos populations, instaurer la peur. Face à notre peuple déterminé, ils ont échoué, et ils échoueront toujours car notre peuple est un peuple averti désormais », a expliqué Malick DIAW, tout en condamnant ces attaques qu’il qualifie de « lâches, et barbares, contre les forces de Défense et de Sécurité ».
L’omerta sur les massacres dans l’AES
A son avis, le plus important aujourd’hui est la lutte pour la souveraineté et non de courir les yeux fermés dans une « impasse conceptuelle dite démocratique », car, commente-t-il, ceux qui « se croient maîtres de cette démocratie n’ont malheureusement pas été de bons élèves en la matière…. »
Selon lui, la réalité de leur espace est loin d’être les préoccupations de ces maîtres de la démocratie, et leur rêve est l’échec de la zone, a affirmé Malick DIAW.
« Notre audace, notre courage, et notre détermination les feront sortir de leur ‘’coma paternaliste’’ », est-il persuadé.
Par ailleurs, il a regretté le silence alourdissant sur des drames qui se sont déroulés dans les pays de l’AES ; en l’occurrence à Tinzawaten, à Barsalogho et à Tillabéry.
« Ce lourd silence, ce silence de mort, ce silence difficilement compréhensible de certaines chancelleries, surtout africaines », a dénoncé le président du CNT, après le silence assourdissant suite à l’attaque lâche et barbare du ‘’bateau Tombouctou », qui a couté la vie à des enfants et à des femmes.
Outre les pertes en vie, à Tinzawaten, l’omerta des diplomates est écœurante suite à la complicité assumée des autorités ukrainiennes avec les terroristes.
« Ce silence aussi, notre peuple, le brave et vaillant peuple de l’Alliance des Etats du Sahel, saura s’en souvenir ! La culture du Sahel nous enseigne que la douleur est temporaire, mais la dignité est éternelle ! », a-t-il promis.
Au-delà de Tinzawaten, ils se souviendront, dit-il, et pour toujours des attaques lâches et barbares de Barsalogho, mais aussi de Tillabéry contre de paisibles populations aux mains nues qui ne demandent qu’à vivre en paix sur les terres de leurs ancêtres.
« Que ceux qui se taisent face aux attaques lâches des terroristes et de leurs complices contre nos paisibles populations comprennent qu’un seul millimètre de l’espace géographique du Sahel ne sera occupé. Ce combat pour la souveraineté, l’intégrité territoriale du Sahel, les forces armées et le peuple de la Confédération des Etats du Sahel, le gagneront. Inchallah ! Ils feront preuve de courage, de dignité, de fierté, de patriotisme face aux épreuves d’où qu’elles viennent », a martelé le président du Conseil national de Transition, Malick DIAW.
PAR SIKOU BAH