«Une conférence de presse, une assemblée générale commune dès la rentrée, le dépôt d’un préavis de grève » sont entre autres les actions prévues par les syndicats de l’éducation signataire du 15 octobre 2016, si le gouvernement ne trouve pas de solutions à ses doléances. Almoudou TOURE, porte-parole de la synergie des enseignants, l’a annoncé, hier mardi 8 octobre, lors d’une conférence de presse tenue à la Maison de l’enseignant à Médina-Coura.
En marge de la gestion de l’une des conséquences de l’inondation, dont l’occupation des salles de classe par les sinistrés et l’inaccessibilité de certaines écoles inondées ; les problèmes semblent s’accumuler pour le ministre Amadou SY SAWANE en prélude de cette rentrée scolaire 2024-2025.
Cette fois-ci, c’est les syndicats de l’éducation signataire du 15 octobre 2016 qui viennent de mettre en lumière les points qui les opposent au gouvernement.
La conférence de presse, hier mardi, semble marquer le début des hostilités entre les syndicats d’enseignants et le gouvernement.
En tout cas, la synergie ne cache pas son intention de forcer la main au ministre de l’éducation pour l’aboutissement de ses revendications en dépit de la signature d’un pacte de stabilité social entre l’Etat et les responsables syndicaux en août 2023.
Pour ce faire, Almoudou TOURÉ a expliqué que cette sortie médiatique sera suivie d’une assemblée générale commune dès la rentrée et le dépôt d’un préavis de grève en cas de non satisfaction sur les quatre points non exécutés sur neuf validés.
Il s’agit des points inclus dans le PV de conciliation entre les syndicats et gouvernement le 18 mai 2019 dont : la régularisation de la situation administrative et financière des sortants de l’ENSUP nouvelle formule ainsi que des autres grandes écoles ; l’accès des enseignants fonctionnaires des collectivités aux services centraux ; l’intégration dans le corps des enseignants du personnel non enseignant en classe ; l’organisation des élections professionnelles. Selon lui, ces points restent non exécutés malgré les différentes démarches des syndicats.
Aussi, le porte-parole de la synergie des enseignants a fait savoir qu’un autre PV de conciliation a été signé le 13 décembre 2022.
« Dans ce PV, il y a la question de la prime spéciale pour les enseignants. A la date d’aujourd’hui, on ne voit aucun élément nous montrant une volonté de cette réalisation » a dit Almoudou TOURE.
En ce qui concerne la question des heures supplémentaires et des frais d’encadrement, le conférencier précise que depuis 2017, ils sont en attente pour ces versements.
« Le pire dans cette question est que les syndicats au niveau privé sont privés volontairement des informations relatives à cette question » a-t-il affirmé.
Par ailleurs, la question de la gestion des détenteurs de licence est une violation du texte que les enseignants avaient dénoncé depuis 2021. La lettre du Ministère de l’Education Nationale de 2024 relative à cette question a aussi été dénoncée.
Ainsi, des discussions ont été engagées, mais M. TOURÉ indique que le ministère est resté silencieux face à la réaction des syndicats.
Aussi, concernant l’autorisation de participation au concours ; le porte-parole de la synergie a soutenu que les enseignants n’ont toujours pas eu droit à participer aux différents concours et que seuls les enseignants se trouvent dans cette situation. Il rejette cette faute à l’administration qui veut infliger cette injustice à certains agents de l’Etat à l’image des enseignants.
Au passage, Almoudou TOURÉ a salué le projet de Système de gestion intégré des agents de l’Etat et des collectivités. Toutefois, indique-t-il que la fin du projet pose problème, car il laisse sur le bas-côté de la route des milliers d’enseignants non enrôlés.
« Dès l’annonce des mesures par le MEN, nous avons saisi qui de droit, sans suite. Nous ne pouvons pas laisser nos collègues à la merci des gens en quête d’une popularité », a déclaré M. Almoudou.
Enfin, les syndicats ont exprimé leur indignation face à la question de la mutation nationale dont la tenue de la session a été organisée sans les organisations syndicales.
Cependant, les syndicats de l’éducation signataires du 15 octobre 2016 demeurent ouverts au dialogue. Toutefois, ils restent fermes sur leurs positions quant à la satisfaction desdits points.
PAR AMINA SISSOKO