La situation semblait exploser entre le Mali et la Mauritanie. Des accusations de violences, des civils mauritaniens tués selon Nouakchott par l’armée malienne et ses supplétifs russes.
Un contexte régional apparait donc déjà tendu puisqu’il menaçait de dégénérer entre les deux voisins sahéliens.
Mais c’était sans compter sur la diplomatie. Dans un geste d’apaisement, le ministre mauritanien de la Défense, Hanana Ould Sidi, s’est rendu à Bamako ce week-end pour une visite hautement symbolique.
Porteur d’un message présidentiel, il a été reçu par le chef de la junte malienne Assimi Goïta en personne.
Une poignée de main qui en dit long sur l’importance de préserver les liens historiques entre les deux peuples. Car au-delà des différends du moment, le Mali et la Mauritanie sont unis dans l’adversité, confrontés aux mêmes défis sécuritaires imposés par la poussée jihadiste dans la région.
Lors de leurs échanges, les tonus se sont adoucis. On a évoqué la « fraternité » et les « responsabilités collectives ».
Bref, ce genre de formules diplomatiques qui permettent de reprendre langue, sans nier les contentieux pour autant.
Des preuves d’exactions auraient bien été transmises à Bamako ces derniers jours. Mais l’essentiel était ailleurs : rouvrir les canaux de communication et réaffirmer la nécessité d’une coopération apaisée entre le Mali et la Mauritanie.
Car c’est bien de cela qu’a besoin le Sahel aujourd’hui : un dialogue renforcé entre partenaires, plutôt que des querelles intestines.
Les défis sécuritaires sont déjà assez rudes à relever, sans s’enliser dans des différends bilatéraux stériles.
Alors oui, des zones d’ombre subsistent sur les récents incidents frontaliers. Mais en accueillant son homologue mauritanien, Bamako a choisi la voie de la main tendue.
Un premier pas pour désamorcer la crise et consolider ce lien vital, celui de la solidarité régionale.