Au Mali, le riz est la deuxième céréale consommée après le maïs. Entre aléas climatiques et défis sécuritaires, le pays peine encore à stabiliser sa production qui couvre déjà près de 80 % de ses besoins.

La campagne rizicole 2025/2026 s’annonce sous de meilleurs auspices. Dans un rapport publié le 10 juin dernier, le département américain de l’Agriculture (USDA) projette une croissance de 8 % de la production de paddy à 2,96 millions de tonnes.

Pour expliquer cette prévision optimiste, l’organisation américaine évoque notamment une amélioration des conditions climatiques, une réduction de la pression des ravageurs et une augmentation des surfaces cultivées qui devraient croître de 8 % pour atteindre 850 000 hectares.

Ce rebond attendu tranche avec les difficultés rencontrées lors de la campagne 2024/2025 écoulée. D’après l’USDA, la superficie récoltée avait alors chuté de 13 %, tombant à 790 000 hectares, en raison d’un accès limité aux intrants, d’inondations provoquées par de fortes pluies et de la recrudescence de l’insécurité dans plusieurs zones de production majeures. « La baisse des superficies cultivées a affecté principalement les régions de Gao (-56 %), Mopti (-35 %), Koulikoro (-20 %), Sikasso (-9 %) et Ségou (-8 %) », peut-on lire dans le rapport.

Globalement, cette déconvenue illustre quelques-uns des défis que la filière malienne doit surmonter dans sa quête d’autosuffisance. Rappelons que, dans le cadre de cette ambition, le gouvernement a affiché en avril dernier son intention de mobiliser 24 millions $ pour financer la mise en œuvre du Programme National de mise à l’échelle du Système de Riziculture Intensif (PN-SRI).

L’objectif affiché à travers cette initiative est d’augmenter la production locale de riz paddy de 83 %, pour atteindre 5,5 millions de tonnes à terme. En attendant, le pays doit recourir aux importations pour combler son déficit de production. D’après l’USDA, le Mali augmentera ses achats de riz sur le marché international de 5 %, atteignant 500 000 tonnes en 2025/2026.