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Mali : Vers un bras de fer politique sur le pluralisme démocratique

Le climat politique malien s’est alourdi ce week-end à la Maison de la Presse de Bamako. Réunis massivement autour de leurs leaders, plusieurs partis politiques maliens ont haussé le ton contre ce qu’ils qualifient de « dérive autoritaire » de la transition. En toile de fond : le respect du pluralisme démocratique, la préservation des acquis constitutionnels, et la dénonciation d’une volonté d’exclure les formations politiques de la vie publique.

 

Bamada.net-Samedi 26 avril 2025, l’effervescence était palpable. Repoussant un meeting interdit quelques jours plus tôt, les partis politiques, regroupés au sein du Forum des Partis et Mouvements Politiques, ont opté pour un point de presse musclé. D’entrée, Mamadou Oumar Sidibé a donné le ton : « La charte des partis n’est pas un document de circonstance. Elle est un pilier de notre démocratie. Sa réforme ne saurait être instrumentalisée à des fins partisanes. »

Une colère légitime contre la transition

En réaction aux propositions issues des consultations locales organisées par le ministre délégué chargé des réformes politiques — propositions qui recommandent ni plus ni moins que la dissolution des partis politiques — la classe politique est montée au créneau. Pour Oumar Ibrahim Touré de l’Alliance pour la République (APR), cette démarche est non seulement anticonstitutionnelle, mais dangereuse pour l’avenir démocratique du Mali.
« Pourquoi le pluralisme dérange-t-il ? Et qui craint la vitalité de nos formations politiques ?

» s’est-il interrogé avant d’avertir : « L’amateurisme et la tentation autoritaire entraîneraient des conséquences irréversibles dans un contexte de pauvreté et de crise. »

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Dans sa déclaration, Touré a également rappelé que les partis politiques ne sont pas des intrus dans le processus de transition : « Ce sont eux qui, au départ, ont soutenu les forces vives ayant conduit au changement. Les ignorer aujourd’hui serait une faute grave. »

Mountaga Tall : « Aucun processus électoral sans partis politiques »

Prenant la parole en bambara, Me Mountaga Tall, figure emblématique du M5-RFP, a dénoncé « la transformation du Mali en État sans opposition organisée », rappelant que sans partis, il n’y a pas de démocratie digne de ce nom.
Il a pointé du doigt la suspension des activités politiques intervenue en avril 2024, estimant que cette restriction était déjà un signe inquiétant.
« Un organe électoral ne peut fonctionner sans partis. Si on liquide les partis, on liquide tout processus électoral », a-t-il martelé, tout en appelant à un dialogue urgent et sincère avec les autorités de la transition.

Tall n’a pas manqué d’adresser une pique aux autres pays membres de l’Alliance des États du Sahel (AES) — notamment le Burkina Faso et le Niger — où les partis ont été mis hors-jeu : « Le Mali a une Constitution qui protège le pluralisme. Nous devons en être fiers et la défendre. »

Les revendications portées haut et fort

Face à cette situation, les partis politiques, presque à l’unanimité, ont formulé des revendications claires :

  • Le respect de la Constitution du 23 juillet 2023 et des lois en vigueur,

  • Le respect du pluralisme démocratique,

  • L’inclusion des partis dans toute démarche de réforme,

  • La libération des prisonniers politiques, notamment Mamadou Traoré dit « Le Roi », président du parti Alternance, arrêté récemment.

Dans une déclaration lue par Oumar Ibrahim Touré, les formations ont mis en garde contre « toute violation des acquis démocratiques pour lesquels 300 Maliens ont donné leur vie ». Ils dénoncent des « simulacres de consultations » jugées coûteuses et inefficaces, organisées pendant que la population fait face à une crise économique sans précédent.

Une fracture visible : Jeunes pro-dissolution contre partis traditionnels

Pendant que les partis politiques tenaient leur point de presse, un réseau de jeunes leaders maliens exprimait leur appui aux recommandations controversées issues des concertations locales. Ces jeunes affirment leur soutien indéfectible à la dissolution des partis, estimant que ces derniers ont « échoué à incarner le changement » et « trahi les espoirs de la jeunesse malienne ».

Ibrahim Traoré, membre du Réseau des Jeunes Leaders, a déclaré :
« Nous soutenons fermement la dissolution des partis et appelons les autorités à aller jusqu’au bout. Il faut tourner la page de la vieille classe politique. »

Un véritable clivage générationnel semble ainsi se dessiner, illustrant une fracture profonde entre l’ancienne garde politique et une frange de la jeunesse qui rêve d’un Mali « nouveau », libéré des pratiques politiques traditionnelles.

Un tournant pour la démocratie malienne ?

À partir de ce lundi 28 avril 2025, la phase nationale des concertations sur la réforme de la charte des partis politiques s’ouvrira au Centre International de Conférences de Bamako (CICB). Les conclusions de cette rencontre seront cruciales pour l’avenir de la scène politique malienne.

Dans l’attente de ces résultats, la classe politique appelle à la mobilisation générale de ses militants. Des rencontres avec les autorités morales, les syndicats, les organisations de la société civile sont d’ores et déjà prévues pour barrer la route à tout processus qui menacerait le pluralisme.

Le bras de fer est engagé. Le Mali joue une partie décisive pour sa démocratie.

 

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BEH COULIBALY

 

Source: Bamada.net

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