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MALI : Une République sans de vrais et bons républicains !

Comme tout travail humain, la Constitution du 25 février 1992 comporte certaines insuffisances, (à améliorer) mais pour autant, le problème fondamental réside beaucoup plus dans sa mise en application que dans son contenu. Autrement dit, le pays est tombé bas, parce que nos pratiques au quotidien sont en déphasage total avec les lois consacrées dans les différents codes dont nous disposons. Est-ce par ignorance, par mépris, par négligence ou par complaisance ? À chacun d’y réfléchir !

En effet, au regard de la loi fondamentale du Mali, nous avons opté pour un régime semi-présidentiel, dans lequel le chef de l’État préside et la majorité parlementaire gouverne dans le meilleur des cas ou dans le pire des cas le chef de l’État préside, mais le pays sera gouverné par l’opposition. Le  »consensus’’, à l’image du parti unique de naguère, n’est qu’une duperie, un deal entre politiciens pour exploiter à des fins personnelles ou partisanes les deniers publics sur le dos du peuple. La mauvaise utilisation de l’argent/bien public, le trafic d’influence et le dysfonctionnement interne de nos formations politiques ont fait que nous nous sommes retrouvés dans un régime présidentiel pur et dur, où tous les leviers sont concentrés entre les mains du seul président de la République. Sinon, dans le régime semi-présidentiel, le chef de l’État, non moins président de la République, ne doit pas déterminer et conduire la politique de la Nation. Cette prérogative revient au chef du Gouvernement qui est responsable devant l’Assemblée nationale et qui n’est pas forcément du même bord politique que le président de la République.

Le Président peut se permettre certains abus de pouvoir dans le cas où il détient la majorité absolue à l’Assemblée nationale, mais si, pour une raison ou une autre, il venait à perdre cette majorité, il est contraint de nommer un nouveau Premier ministre que lui proposera la nouvelle majorité. Ainsi, après la proclamation définitive par la Cour constitutionnelle des résultats du second tour des élections législatives et présidentielle, c’est la majorité parlementaire qui propose un Premier ministre au président de la République et ce dernier le nomme pour occuper le fauteuil de la Primature. Le Premier ministre à son tour propose des ministres au président de la République qui les nomme. Après nomination, le président de la République ne peut pas mettre fin aux missions du Premier ministre. Au regard de nos textes, ce pouvoir reste dévolu à l’Assemblée nationale lorsque celle-ci adopte une motion de censure ou lorsqu’elle désapprouve le programme ou une déclaration de politique générale du Gouvernement ». Par contre, ‘’le président de la République peut, après consultation du Premier ministre et du président de l’Assemblée nationale, prononcer la dissolution de l’Assemblée nationale ».

La logique qui sous-tend ce dispositif constitutionnel n’est pas difficile à comprendre quand on sait que ‘’la souveraineté appartient au Peuple tout entier qui l’exerce par ses représentants’’. Ainsi, pour limiter le pouvoir de l’un contre l’autre, le bras armé du peuple c’est tantôt le président de la République, tantôt l’Assemblée nationale. L’Armée n’a aucune occasion d’intervenir dans le jeu des institutions mises en place par un peuple souverain. Hélas ! Le fonctionnement des institutions de la République laisse à désirer parce qu’en partie les personnes désignées pour faire fonctionner lesdites institutions ne les incarnent pas. C’est pourquoi notre pays a enregistré plusieurs coups d’État stupides sous la troisième République.

Le grand mal du Mali

Le grand mal du Mali aujourd’hui, c’est sa classe politique, les cadres techniques de l’administration publique, les officiers supérieurs de l’armée, les acteurs des organisations de la société civile, les syndicats,…Il est vraiment temps d’arrêter de se servir de la République au lieu de la servir et de donner aux problèmes politiques des solutions militaires ou sociales. Assumons nos choix et les conséquences qui en découlent ! Ce ne sont pas les règles qui gardent les hommes, mais ce sont les hommes qui font les règles et les gardent. ‘’Le Mali est une République indépendante, souveraine, indivisible, démocratique, laïque et sociale.’’ Soyons républicains, car nul ne se sauvera tant que la République n’est pas sauvée. Et la République ne sera sauvée que lorsque chacun comprendra qu’il est un maillon essentiel de la chaîne.

Sambou Sissoko

Source: Journal le Démocrate- Mali

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