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Mali : une manifestation des femmes militaires à Mopti coupe la route au premier ministre Boubou Cissé

En colère suite à l’attaque de Boulikéssi qui a fait au moins 41 morts, des femmes militaires ont manifesté ce vendredi matin devant le camp de l’armée avant de bloquer la route au premier ministre Boubou Cissé en visite dans la région.

De retour du camp de Soufroulaye, à l’extérieur de la ville de Mopti, le convoi du premier ministre Boubou Cissé a été divisé en deux et a abandonné la principale route de la ville qui passe devant le camp où se tenait une manifestation de femmes militaires en colères suite à l’attaque contre le camp de Boulikéssi.

Cette manifestation se tenait au moment de l’annonce de la mort d’un autre soldat des suites des ses blessures, ce qui porte le bilan officiel à 41 morts. « Nous pensons que le bilan de l’attaque est plus lourd que ça car les disparus sont nombreux y compris le colonel Abdoulaye Touré, commandant du camp attaqué », explique Mme Sagara Bintou Maiga, président de l’association des femmes militaires bérets rouges.

Dans un communiqué diffusé le 7 octobre dernier sur les réseaux sociaux, le JNIM a revendiqué cette attaque. La coalition djihadiste dirigée par Iyad Ag Ghali, associé à Amadou Koufa de la katiba du Macina dans le centre du Mali et à Aqmi, Al-Qaïda au Maghreb islamique, assure avoir tué plus de 80 soldats maliens. Le JNIM aurait capturé plusieurs soldats, dont un officier. Les assaillants annoncent également avoir saisi un important lot de matériel, dont une quinzaine de mitrailleuses, 76 fusils Kalachnikov, deux mortiers ainsi que de nombreuses munitions.

Association avec le groupe Etat islamique ?

Du matériel militaire qui vient s’ajouter au butin déjà emporté en août à Koutougou au Burkina Faso. Une action qui avait aussi été revendiquée par le même JNIM, sauf que, selon une note des renseignements burkinabè, cette attaque aurait été planifiée et exécutée par la branche dirigée par Abdoul Hakim de l’État islamique au Grand Sahara. L’EIGS prend d’ailleurs de plus en plus d’ampleur dans cette zone frontalière entre le Mali et le Burkina Faso estiment plusieurs sources sécuritaires.

Alors est-ce que l’EIGS s’est associé au JNIM en envoyant des combattants à Boulikessi le 30 septembre dernier ? Est-ce qu’ils ont fait front commun ? Difficile de répondre. Le 8 octobre dernier, dans un communiqué, le commandement de la force conjointe du G5 Sahel avait rapidement accusé le groupe burkinabè Ansarul Islam, lié au JNIM, d’être l’auteur de cet attentat meurtrier.

NORDSUD JOURNAL

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