Le bureau politique national de la CNAS-Faso Hèrè (Convention Nationale pour une Afrique solidaire), parti de l’ancien Premier ministre et candidat à l’élection présidentielle de juillet, Dr Soumana Sako, a contesté mardi la levée des mandats d’arrêt national et international lancés contre des éléments de la rébellion touareg du nord du Mali, a-t-on appris ce jour.
Pour rappel, en février dernier, le gouvernement malien de la transition avait lancé plusieurs mandats d’arrêt contre des responsables du Mouvement national de libération national (MNLA) du groupe Ançar Dine transformé en Haut conseil pour l’unité de l’ Azawad (HCUA), du Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’ouest (MUJAO), d’AQMI.
Au cours de ce mois d’octobre, le ministre malien de la justice, Mohamed Aly Bathily, a annoncé à la télévision malienne (ORTM) en français et en Bambara (langue nationale) que les mandats d’arrêts contre certains éléments de la rébellion touareg seront bientôt levés, pour permettre à la justice malienne de faire son travail de façon équitable.
Il s’agit également, selon lui, de permettre aux responsables des groupes armés visés par des mandats d’arrêt de participer aux négociations en cours, nées de la signature de l’accord préliminaire signé le 18 juin dernier à Ouagadougou, entre le gouvernement malien et ceux-ci.
D’après les explications du ministre Bathily, ”la levée des mandats d’arrêt n’est pas synonyme d’impunité, d’amnistie”, ajoutant ‘ si les personnes concernées sont reconnues coupables, la loi s’appliquera (..)”.
Par ailleurs, l’ancien PM malien et candidat à l’élection présidentielle de juillet, Dr Soumana Sako, et ses camarades de la CNAS-Faso Hèrè ont ”exprimé leur vive préoccupation devant la volonté du gouvernement de lever les mandats d’arrêts lancés contre des personnes impliquées dans diverses activités criminelles perpétrées dans le Nord du Mali (..)”
Dans une déclaration rendue publique mardi, M. Sako et ses camarades politiques soulignent que ces mêmes personnes sont impliquées dans ”la rébellion armée, les graves crimes de guerre et autres violations des droits humains, la destruction de biens publics et privés, la démolition de sites culturels inscrits au patrimoine mondial de l’humanité et le trafic transfrontalier de drogues et d’êtres humains, etc”.
A leurs avis, ”il est illusoire et dangereux de croire et de faire croire que les professionnels de la rébellion et du crime organisé seraient incontournables dans tout processus de recherche d’une solution durable de la crise du Nord”.
M. Sako et ses camarades affirment que ”l’impunité ne saurait être le prix à payer pour obtenir la paix, tout comme l’ indispensable dialogue inter et intra-communautaire ne saurait réussir tant qu’il n’est pas accompagné d’un processus de démocratisation (..)”.
Xinhua