Poursuivi pour « troubles à l’ordre public », Issa Kaou N’Djim, interpellé mardi et inculpé jeudi, a fait face à au tribunal vendredi 29 octobre. Le quatrième vice-président du Conseil national de transition (CNT) s’est défendu, se présentant comme un patriote. Le parquet a requis trois mois de prison ferme à son encontre et rejeté sa demande de liberté provisoire. Le délibéré a été fixé au 3 décembre.
Avec notre correspondant à Bamako, Serge Daniel
« Je suis Issa Kaou N’Djim, je suis quatrième vice-président du Conseil national de transition » : à la barre, l’accusé, calme et drapé d’un boubou de couleur sombre, vient de se présenter. Dans la salle d’audience pleine à craquer, on entend les mots survolés. « Reconnaissez-vous les faits ? », interroge la présidente du tribunal, Diarra Fatoumata Sidibé. « Non ! », rétorque l’accusé avec vigueur.
Le procureur de la République de la Commune 4 de Bamako monte au créneau. Pour lui, Kaou N’Djim sort régulièrement pour s’attaquer aux institutions de la République malienne, notamment au Premier ministre Choguel Maïga. « Vous contribuez à déstabiliser le pays », ajoute le procureur.
L’accusé conteste et affirme : « J’aime mon pays, j’aime mon pays. » Il n’empêche, trois mois de prison sont requis contre lui. L’un des avocats de la défense, Me Kassoum Tapo, prend la parole. Il reproche au parquet de mêler « droit et politique ». Il évoque ensuite l’immunité parlementaire de son client et demande à ne pas confondre délit de cybercriminalité et délit de presse. Il termine : « Il s’agit de la liberté d’expression, les faits ne sont pas poursuivables. »
Après une suspension de séance, la cour se retire pour délibérer. La présidente du tribunal revient et annonce le délibéré pour le 3 décembre tout en rejetant la demande de mise en liberté provisoire de Kaou N’Djim, qui retourne donc en prison.
Source : rfi