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Mali: Sur les notes du balafon minianka à Bla (Centre)

Bla, 15 mars (AMAP) Le balafon des communautés Minianka (Minianka bala) a son icône dans la Commune de Somasso, à 25 km de Bla, dans le Centre du Mali. Il s’agit de Zagan Dao dit Zampèrè, grand balafoniste traditionnel de la Région de Ségou, après feu Dougakoro Diarra de Sinèni. Natif de Somasso, Zampèrè, un quinquagénaire marié à deux femmes et père de neuf enfants, a hérité le balafon de son défunt père.

« J’ai appris le balafon avec mon père, aujourd’hui décédé. Je suis devenu le roi du balafon traditionnel dans la Région de Ségou, après le décès de mon grand frère. J’ai plus de trente ans de carrière comme balafoniste », dit fièrement Zampèrè,

Zagan Dao nous révèle que son surnom ‘Zampèrè’ que lui a été donné sa grand-mère a supplanté son vrai nom de Seydou après qu’il a été converti à l’islam. « J’étais très petit et très mince, c’est pour cela que ma grand-mère m’appelait Zampèrè, en Minianka. Certains m’appellent Zampèrè, d’autres Seydou », dit-il.

« Depuis mes dix ans, j’imitais mes parents à jouer le balafon. Quand les autres travaillaient sur le balafon, moi, j’utilisais de vieilles jantes de vélos que j’alignais sur mes pieds pour reproduire des rythmes du balafon », se souvient Zampèrè.

Le balafon, également appelé bala ou balani est un instrument de percussion idiophone mélodique que l’on retrouve dans plusieurs régions de l’Afrique. L’instrument produit seize à vingt-sept notes à travers des lames de bois que l’on percute avec des baguettes et dont le son est amplifié par des calebasses disposées en dessous. C’est une sorte de xylophone, pentatonique ou heptatonique.

On retrouve le balafon dans beaucoup de pays d’Afrique tels que le Mali, la Côte d’Ivoire, le Burkina Faso et la Guinée. Au Mali, il y a différents sortes de balafon : le balafon des communautés Miniankas, Sénoufos, Bobos et Malinkés.

En milieu Minianka, le balafon est présenté comme l’instrument de musique le plus « diabolique ». N’importe qui ne peut devenir un grand et populaire balafoniste, sans avoir certains pouvoirs occultes. Le balafon contribue beaucoup à la consolidation de la cohésion sociale et à l’intégration des communautés dans les Régions de Ségou, San (Centre) et Sikasso (Sud). C’est un instrument qui rassemble du monde dans toutes ces régions.

« Je suis cultivateur, mais tous mes revenus et biens, aujourd’hui, proviennent du balafon », dit-il avant d’ajouter qu’au village, on ne peut s’adonner uniquement à un seul métier ou travail. « On est obligé de suivre les ancêtres dans la culture de la terre, sinon le balafon est mon activité principale », poursuit le musicien qui estime que cet instrument de musique peut nourrir son homme. « Mais, prévenir vaut mieux que guérir », conseille-t-il.

« Je joue avec un balafon de dix-neuf lames de bois percutées avec des baguettes qui produit plus de vingt-sept notes. Ce balafon des communautés Minianka est notre histoire, notre identité culturelle c’est pour cela que je tiens à garder toujours la même gamme traditionnelle Minianka. »

« J’achetais le balafon avec les fabricants, comme mes prédécesseurs l’ont fait (mes grand-père, père et grand frère). Mais, après avoir accumulé une bonne expérience dans le domaine et mes recherches très approfondies, à travers le monde et auprès de personnes plus âgées, moi-même je fabrique le balafon, aujourd’hui », dit Zampèrè.

En fait, il n’est pas donné à n’importe qui de fabriquer un balafon qui donne un bon son. « Il y a beaucoup de choses sécrètes pour y parvenir », dit l’artiste, plus énigmatique que jamais. Et d’ajouter : « Etre le roi du balafon, aussi, dans une localité n’est pas fortuit. Cependant, je suis toujours un apprenant, car on ne finit pas d’apprendre ».

Zampèrè dirige une équipe de dix personnes composée de danseurs, chanteurs et balafonistes. « Auparavant, on se déplaçait sur des motos. Aujourd’hui, j’ai eu un véhicule 4×4, don d’une personne de bonne volonté. Mon fils ainé me suit, pas à pas, pour me dépasser, un jour…’, dit encore notre interlocuteur.

Du début de sa carrière à nos jours, il a sillonné toutes les dix-sept communes du Cercle de Bla à maintes reprises. « Nous avons été appelés à jouer en dehors du Mali, en Côte d’Ivoire et dans beaucoup de localités au Mali, comme Bamako, Sikasso, Ségou, lors des fêtes nationales du 22 septembre à Bla,.

« Nous nous produisons lors de cérémonies traditionnelles et aussi culturelles à l’image du Nampou de Diaramana, Bèlèni de Somasso, de festivals comme le Festrako de Korodougou Nampasso, lors de cérémonies de mariage, baptême, etc.) ou encore des inaugurations, etc.

MO/MD (AMAP)

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