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Mali: situation confuse, après l’arrestation du Président de la Transition et du Premier ministre

Le Président de la Transition, le Premier ministre et certains de leurs collaborateurs ont été interpelés ce lundi 24 mai et conduits à Kati, fief de l’ex junte. Des informations confirmées par des proches du Premier ministre ainsi que plusieurs sources.

 

Beaucoup de rumeurs, peu d’informations officielles. Les réseaux sociaux sont inondés par des publications d’internautes mais également de sites d’informations. Mais difficile de savoir la vraie et la bonne information dans ces posts en ce temps de fake news. Les Maliens ont passé cette nuit dans la confusion totale.
Tout a commencé ce lundi soir 24 mai, alors que la liste du nouveau gouvernement attendue depuis une dizaine de jours vient d’être communiquée par le secrétaire général de la Présidence. Une équipe de 25 membres dont 11 nouvelles entrées, 5 femmes et 14 ministres de l’ancienne équipe reconduits. Deux des trois ministres  qui étaient issus du Comité national pour le Salut du Peuple CNSP (ex junte) sont éjectés de ce nouvel attelage.

Colère des colonels de l’ex junte

Cette composition du gouvernement aurait déclenché la colère des colonels de l’ex junte, qui ont alors interpellé le Président de la Transition son Premier ministre mais également le nouveau ministre de la défense et conduits à Kati au camp militaire Soundiata Kéita, quartier général de l’ex junte. Selon des sources le secrétaire général de la Présidence ferait également partie des personnalités interpellées. Depuis ces interpellations qui ont été confirmées en début de soirée par l’AFP dont le correspondant a été contacté par le Premier ministre juste avant que les militaires ne l’emmènent à Kati, aucune autre information officielle. Pas une seule dépêche sur la télévision nationale dont les travailleurs observent un mouvement de grève déclenché depuis plus d’une semaine maintenant par la Centrale syndicale UNTM. La diffusion de la liste du nouveau gouvernement est rediffusée à la place du flash habituel de 20 heures.

Ambiance habituelle à Bamako et Kati

A Bamako, mais aussi à Kati tout semble normal. Les populations vaquent librement à leurs occupations. Pas de déploiement de forces militaires excepté à certains endroits stratégiques de la ville garnison de Kati. Mais pendant ce temps les spéculations vont bon train. Les réseaux sociaux sont inondés d’informations non officielles. Des correspondants de médias étrangers notamment RFI et France 24 rapportent des discussions entre les militaires et le Président de la Transition et le premier ministre. D’autres sources indiquent que les militaires exigeraient la démission du chef du gouvernement, parce que mécontents de la composition de sa nouvelle équipe. Difficile de confirmer tout ça, car aucun accès au camp Soundiata de Kati où sont retenues les autorités de la Transition.

Les organisations internationales demandent la libération des personnalités retenues

Dans communiqué conjoint, le Comité local de suivi de la transition, composé de la CEDEAO, de l’Union Africaine et de la MINUSMA, avec des membres de la communauté internationale, y compris la France, les Etats-Unis, le Royaume-Uni, l’Allemagne et l’Union européenne, exprime sa profonde préoccupation face à la situation au Mali marquée par l’arrestation du Président de la transition, du Premier ministre et de certains de leurs collaborateurs.
Ils condamnent fermement la tentative de coup de force survenue à la suite de la publication du décret portant nomination des membres du gouvernement par le Président de la transition sur proposition du Premier ministre.
Ils exigent la libération immédiate et inconditionnelle de ces autorités et soulignent que les éléments militaires qui les détiennent seront tenus personnellement responsables de leur sécurité.
Ils réaffirment leur ferme soutien aux autorités de la transition et demandent que la transition reprenne son cours pour se conclure dans les délais prévus. La communauté internationale rejette par avance tout acte imposé par la contrainte, y compris des démissions forcées.

Source : STUDIO TAMANI

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