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Mali : Quel avenir pour le parti d’Ibrahim Boubacar Keita ?

C’est l’heure de la remise en cause pour le Rassemblement pour le Mali (RPM), l’ancien parti au pouvoir, depuis la chute du président Ibrahim Boubar Keita. Interview avec Bocari Treta.

 

DW : Bocari Treta bonjour.  Vous êtes le président du Rassemblement pour le Mali (RPM), l’ancien parti au pouvoir. Comment vous réagissez au départ du président Ibrahim Boubacar Keïta?

Bocari Treta : Le départ d’Ibrahim Boubacar Keita de la tête de notre pays, président démocratiquement élu porteur du projet de société du RPM, est le signe de  notre échec et comme dans tout échec, la réaction est faite de tristesse et d’amertume.

DW : Nous le savons aujourd’hui aux Emirats arabes unis pour des soins. Comment se porte-t-il ?

Bocari Treta : IBK ancien président de la République, a le reste de sa vie entre ses mains. Nous lui souhaitons beaucoup de chance, beaucoup de santé.

DW : Vous avez parlé d’échec collectif. Qu’est-ce que vous regrettez le plus ?

Bocari Treta : Globalement, le projet politique porté par IBK n’a pas convaincu les Maliens en sa capacité de répondre à leurs préoccupations fondamentales.

DW : Comment avez-vous vécu le coup d’Etat du 18 août ?

Bocari Treta : Un coup d’Etat est un coup d’Etat. Je ne sais pas si le scénario avait été écrit à l’avance. Ce qui s’est déroulé du départ du domicile du président de la République à sa sortie du pays, honnêtement, je pense, est salutaire. Il n’y a pas eu de violences sur sa personne, mais me référant à ce que le président a dit, je regarde le verre à moitié plein.  J’ai démissionné de plein gré, a-t-il dit. Je me satisfais de cette déclaration.

DW :  Pas une démission forcée ?

Bocari Treta : Vous savez, c’est ce que je disais tantôt, n’ayant pas été témoin de ce qui s’est déroulé depuis le début jusqu’ à son départ du Mali, je suis un homme réservé, je ne peux pas qualifier cela. Je note seulement que dès que les militaires ont fait irruption dans son domicile, ils ont décidé de perpétrer un coup d’État.

DW : Après ce qui s’est passé le 18 août, avez-vous pris langue avec les militaires putschistes ?

Bocari Treta : Nous avons été reçus par une délégation du Comité national pour le salut du peuple, en tant que parti politique. La délégation nous a expliqués la démarche du comité, à savoir sa décision de travailler avec l’ensemble des forces politiques et sociales. Sa décision, conformément à sa première déclaration d’engager le pays dans un processus de transition auquel ils appelaient toutes les forces politiques et sociales, à participer.

DW :  Beaucoup estiment que les anciens dignitaires du régime ne doivent pas participer au renouveau, à la refondation du Mali parce qu’ils ont contribué quelque part à cette déchéance.

Bocari Treta:  Nous nous connaissons suffisamment, à l’heure du bilan nous dirons qui doit assumer le bilan d’IBK et qui ne doit pas l’assumer.

DW : Vous faites allusion à ceux qui sont au M5-RFP, ceux qui ont été ministres sous IBK ?

Bocari Treta : Je répète que nous ne sommes pas encore à l’heure du bilan. Mais je pense qu’à l’heure du bilan il y a des clarifications qui seront portées, je souhaite que les responsabilités soient situées.

DW : Donc, vous allez apporter pleinement votre pierre à ce projet de reconstruction nationale ?

Bocari Treta : Ma conviction est que le Mali est au-dessus de tout. A chaque étape de notre histoire commune, chaque fille et chaque fils doit savoir apporter sa contribution et toute sa contribution.

DW : On va pas aller des concertations nationales qui vont s’ouvrir ce jeudi. Avez-vous été associés à la validation des TDR ?

Bocari Treta : Nous avons été pleinement associés. Nous avons reçu les invitations comme les autres partis politiques. La validation des termes de référence étant un exercice technique, nous avons envoyé une délégation qui a apporté sa contribution.

DW : Parlons de la vie de votre parti, le RPM, qui est quelque peu fissuré en ce moment. Quelle est l’atmosphère aujourd’hui ?

Bocari Treta : Il doit y avoir des frustrations, ce qui n’occulte en rien . Notre responsabilité devant la situation et je note que les femmes et les hommes du Rassemblement pour le Mali sont mobilisés, les codes serrés pour apporter toute leur contribution, occuper toute leur part dans le jeu politique national.

DW : Les grands débats du moment au Mali, c’est le profil du président de la transition. C’est aussi la durée de la transition. C’est quoi votre position ?

Bocari Treta : Nous allons gérer notre quatrième transition depuis 1960. Nous avons de la chance. Les diverses autorités qui ont géré la transition sont encore là, sont encore au Mali. Que ce soit le président Moussa Traoré, le président Toumani Touré, le président Dioncounda Traoré. On a un référentiel important

DW :  Est ce qu’il ne faut pas un changement générationnel ?

Bocari Treta : Vous savez, autant on ne peut pas programmer l’histoire autant on ne peut pas décréter aussi que telle génération doit jouer un tel rôle. La vie en général est une lutte permanente.

 

Interview réalisé par Mahamadou Kane le correspondant de la DW à Bamako. 

Deutsche Welle

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