L’intervention militaire Française au Mali entre dans sa neuvième année
Menée tambours battants an janvier 2013, l’opération Serval visait à « arrêter la progression de colonnes jihadistes » au nord du pays. Rebaptisée Barkhane en 2014, elle mobilise désormais quelques 5 000 militaires français dans la bande sahélo-saharienne.
Mais quel « rôle international » de la France justifie nos pertes ? Aucune menace terroriste contre le territoire national n’est jamais venue du Sahel, reconnaissent les chefs du renseignement. Sur place, les conflits ne pourront se régler que par la négociation avec ces « groupes terroristes », qui sont en réalité des insurrections renouant avec l’histoire précoloniale du Sahel.
Peut-être était-il indispensable d’intervenir au Mali comme l’a fait François Hollande en 2013. L’erreur a été d’y rester, car désormais, on ne sait plus comment partir. Ou plutôt comment habiller de manière présentable ce qui sera l’aveu d’un échec. Car malgré des débauches de communication, les Européens ne se précipitent pas pour venir aider les Français et les armées locales n’ont ni les moyens, ni la volonté de mener ce type de guerre.
Questions posées à notre journaliste Jean-Dominique Merchet :
Dans quel contexte historique s’inscrit l’intervention française au Mali ?
Quelles étaient les motivations qui ont poussé François Hollande à engager l’armée française en 2013 ? Dans quel contexte régional ? Avec quels moyens ?
Depuis le début des opérations, 55 militaires français, des centaines de jihadistes et des milliers de civils ont trouvé la mort. La menace terroriste a-t-elle reculé pour autant ?
Le G5 Sahel, pendant politique de l’opération Barkhane créé en 2014, sera-t-il capable de prendre un jour le relai de l’armée française pour sécuriser la région ?
Le coup d’Etat militaire de 2020, qui a déposé le président Keïta, a rebattu les cartes dans le pays. Cette nouvelle donne politique joue-t-elle en faveur de Barkhane ou complique-t-elle davantage la situation ?
Emmanuel Macron a réaffirmé sa détermination dans cette guerre lointaine qui semble pourtant impossible à gagner de façon définitive. Quelles sont les voies de sortie envisageables ? La France doit-elle discuter avec les groupes armés du Sahel ?
Source : L’Opinion