Le Centre international de conférence de Bamako (CICB) a servi de cadre, ce jeudi 1er mai 2025, à une importante rencontre politique initiée par l’ancien ministre et figure historique de la scène politique malienne, Me Mountaga Tall. À cette occasion, il a lancé un appel retentissant à tous les partis politiques du Mali pour un grand rassemblement prévu ce samedi 3 mai 2025, à partir de 14h, au Palais de la Culture Amadou Hampâté Bâ.
Bamada.net-Ce rassemblement, selon l’initiateur, ne sera pas une démonstration de force partisane ni une manœuvre électoraliste. Il s’agit, selon ses propres termes, d’un acte citoyen et patriotique pour défendre les fondements républicains mis à mal par les récentes décisions des autorités de la transition, notamment l’abrogation de la Charte des partis politiques.
« Dire non à la gouvernance par la force »
Me Mountaga Tall, dans une déclaration empreinte de gravité et de lucidité, a mis en garde contre ce qu’il appelle une dérive autoritaire dangereuse pour la démocratie malienne. « On ne gouverne pas par la force, on gouverne dans le respect des textes », a-t-il martelé devant une salle remplie de représentants de formations politiques, d’organisations de la société civile et de simples citoyens soucieux de l’avenir démocratique du pays.
Le président du CNID-FYT (Congrès National d’Initiative Démocratique – Faso Yiriwa Ton) n’a pas mâché ses mots face à ce qu’il considère comme une tentative de musellement du pluralisme politique au Mali. Il dénonce une transition qui semble vouloir faire table rase des acquis démocratiques patiemment construits depuis 1991, au profit d’une gouvernance verticale et unilatérale.
Une mobilisation en faveur de la République
Dans son appel solennel, Me Tall a exhorté tous les partis politiques, sans distinction d’idéologie ni de positionnement, à faire front commun ce samedi 3 mai. Il a insisté sur le fait qu’il ne s’agissait pas d’une manifestation contre les autorités de la transition, mais d’un rassemblement pour le Mali, pour réaffirmer la primauté des lois et des institutions issues de la volonté populaire.
« Quand les textes sont bafoués, c’est le socle de la République qui s’effondre. Nous avons tous le devoir sacré de le défendre. Nul n’est au-dessus d’un acte patriotique », a-t-il déclaré sous les applaudissements nourris de l’assistance.
Une Charte abrogée, un avenir institutionnel incertain
L’abrogation récente de la Charte des partis politiques par les autorités de transition a provoqué une onde de choc dans les milieux politiques. Plusieurs formations y voient une tentative d’affaiblissement du système partisan, déjà fragilisé par des années de crise institutionnelle, de violences et de perte de crédibilité. En supprimant un texte fondamental qui encadrait l’existence, les droits et les devoirs des partis, le gouvernement de transition s’expose à de vives contestations internes.
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Les observateurs notent que cette décision intervient dans un climat marqué par le report successif des élections et une incertitude grandissante sur la durée réelle de la transition. Dans ce contexte, le silence de nombreux acteurs politiques est interprété comme une résignation, voire une complicité passive. D’où l’importance, selon Me Tall, de briser l’omerta et de réaffirmer collectivement la place des partis politiques dans la construction d’un État de droit.
L’heure du réveil ?
Pour plusieurs militants présents lors de la rencontre du 1er mai, cette initiative est perçue comme un cri du cœur, une tentative salutaire de raviver une classe politique en perte de repères. « Si nous ne faisons rien aujourd’hui, demain, il sera trop tard. On commencera par dissoudre les partis, puis ce sera le tour de la presse libre, puis de la justice indépendante », a déclaré un participant visiblement préoccupé.
Des voix s’élèvent déjà pour appeler à un élargissement du mouvement initié par Me Tall à d’autres segments de la société : syndicats, intellectuels, religieux, jeunes et femmes. L’objectif serait de bâtir une plateforme nationale pour la sauvegarde des principes républicains, capable de faire contrepoids aux décisions arbitraires.
Bamada.net en première ligne de l’information
Fidèle à sa mission d’information rigoureuse et impartiale, Bamada.net continuera de suivre de près cette mobilisation annoncée pour le samedi 3 mai 2025. Nos équipes seront déployées sur le terrain pour couvrir cet événement qui s’annonce décisif dans le climat politique actuel.
Quelles que soient les positions politiques, le débat autour de la démocratie, de la légalité constitutionnelle et de l’avenir de la République reste un enjeu majeur pour le Mali. La mobilisation ou non des partis politiques ce samedi en dira long sur leur volonté de défendre, ensemble, ce qui reste de notre édifice démocratique.
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Ichiaka Minta
Source: Bamada.net