En novembre 2024, alors que le départ du Dr Choguel Kokalla MAIGA de la Primature était pressenti, le nom de Me Mountaga TALL circulait avec insistance parmi les potentiels remplaçants. Membre du M5 «originel» et proche de l’imam Oumarou DIARRA, il semblait avoir les faveurs du général Assimi GOITA, qui aurait souhaité confier la Primature à une figure du M5 pour «colmater les brèches».
Cependant, contre toute attente, Me Mountaga TALL a été écarté au profit du général de division Abdoulaye MAIGA, malgré les assurances qui lui avaient été données par certains émissaires de la transition.
Sur les ondes de la radio Djékafo dimanche dernier, le leader politique de CNIDT a affirmé avoir été piégé, sans plus de détails. Invité du débat politique de ladite radio, Me Mountaga TALL a abordé des sujets essentiels, tel : Transition malienne : avancée ou recul démocratique ? Gouvernance : forces et faiblesses de la transition ; Diplomatie malienne : souveraineté ou isolement ? Résilience du peuple face aux mesures des autorités, etc.
Le recit d’un piège
«Nous avons tenu une réunion cet après-midi. Tous les participants à cette rencontre sont à l’écoute. Je leur ai fait savoir qu’au moment où la transition se mettait en place. Je n’ai jamais été demandeur de poste ni au sein du M5 encore moins de la transition. Dieu faisant les choses, je me suis retrouvé piégé autour de ce poste de Premier ministre. On a fait circuler mon nom, on m’a massé les pieds, on m’a flatté en me faisant passer pour l’homme de la situation. Nous savons que vous n’avez pas d’ambition pour ce poste, mais nous vous demandons de l’accepter pour le Mali.
Quand je me suis rendu compte que c’était un piège, il était trop tard. Après cela, tous ceux qui m’ont approché pour le poste de Premier ministre, j’ai répondu que ça ne me regardait pas.
J’avais été obligé d’accepter la proposition par le concours de personnalités que je respecte beaucoup. Je leur ai demandé, en cas de polémique, d’accepter de témoigner, que c’est à leur demande que j’ai décidé d’accepter. Car je ne peux rien leur refuser, surtout quand c’est pour le Mali.
Mais, qu’à cela ne tienne, mon souci n’est pas d’être aujourd’hui le Premier ministre du Mali ; mais comment faire que cette transition puisse bien arriver à terme.
Je ne suis pas de ceux qui se battent pour l’intérêt personnel.
Voici les conseils que je donne aux autorités de la transition : écouter les Maliens ; rassembler les Maliens ; donner un chronogramme de fin de transition ; travailler à ce que ce nouveau délai soit respecté ; veiller au renforcement de la sécurité ; initier des mesures économiques pour soulager les populations ; Ramener la paix au Mali.
Quand j’ai décidé de m’opposer au régime du général Moussa TRAORE, force est de reconnaître qu’il était dix fois plus puissant que les autorités de cette transition.
Mais cela ne m’a pas empêché de lui dire la vérité à l’époque.
Quand il s’agit du Mali, je n’ai jamais peur de donner mon opinion. Mais, le message que j’ai à faire passer, c’est d’inviter tout le monde à aider cette transition pour qu’elle arrive à bonne échéance.
En ce mois béni de Ramadan, je prie pour le retour de la paix dans notre pays. Je prie pour plus de sécurité. Je prie pour que les dirigeants soient bien inspirés en rassemblant les Maliens, en renforçant la sécurité, en favorisant la prospérité, pour réduire la pauvreté.
Enfin, je prie pour une amélioration des relations avec nos voisins».
Par Abdoulaye OUATTARA
Source : Info Matin