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[Mali] MALI : Le hub de la culture africaine

L’image du Mali est avant tout culturelle. Son histoire, sa culture, sa musique ont sans nul doute une portée universelle que matérialisent beaucoup de ses sites prestigieux. Le tourisme culturel au Mali recèle un vaste potentiel. Les parcs nationaux du Mali, les cités historiques (Mopti, Djenné, Sanga, Tombouctou, Gao, Sikasso, Kangaba, etc.) et les sites archéologiques, les festivals culturels et les magnifiques paysages du désert sont autant de fabuleuses attractions. C’est pourquoi nous voulons faire du Mali le ‘hub de la culture Africaine’ et faire de cette culture le pilier d’un développement durable.

Nous devons développer des stratégies afin de pérenniser les acquis en matière de tourisme culturelle. Il est important d’élaborer une politique pour la promotion du secteur en vue d’un développement économique viable. C’est pourquoi nous proposons de nouvelles idées pour faire avancer cette activité génératrice de revenus et de création d’emploi. En effet, le tourisme peut jouer un rôle important dans la réduction de la pauvreté en raison de sa capacité à créer des emplois. Le tourisme au Mali doit non seulement être centré sur la culture, mais aussi être considéré comme une activité économique viable. Il doit être un facteur de développement durable.

Plusieurs facteurs essentiels de développement peuvent être repérés dans nos villes anciennes. En effet, avec la nomination de ‘Hub de la culture Africaine’, les retombées médiatiques nationales et internationales autour de nos villes, ou encore le développement des infrastructures publiques et privées enverront autant de signaux à travers le monde qui serviront l’image de notre pays et son développement.

Nous devons aménager et revaloriser des sites comme Tombouctou et Djenné. Faire de Tombouctou la mystérieuse, la Cité des 333 Saints, le centre culturel et Educatif de l’Afrique. Développer les infrastructures routières, hôtelières, et de communications. Construire des grandes écoles, des bibliothèques, et centres de formation. Comme notre pays, Djenné, première ville africaine, est une ville privilégiée par la divine providence. Nous devons conjuguer nos efforts pour la mise en place d’un Fond International pour la Réhabilitation de Tombouctou et Djenné (FIRETOD).

La nomination ‘Hub de la Culture Africaine’ doit permettre de développer des programmes spécifiques de manifestations culturelles en s’appuyant sur ses particularités (patrimoine existant, diversité culturelle, exposition universelle etc.). Elle nécessite la mise en place de moyens, d’outils et de structures spécifiques, tout comme le développement d’infrastructures pérennes. Les enjeux ne sont pas uniquement culturels. Ce projet doit être un concept de développement où les enjeux économiques et sociaux sont prépondérants. Les événements culturelles peuvent servir d’impulsion sociale ou économique afin de créer des emplois ou de développer une activité. Il est nécessaire de construire des centres de formation pour un renforcement des ressources humaines et des capacités d’intervention. La construction d’infrastructures pour accueillir des événements spécifiques constitue en elle-même un défi urbain, offrant la possibilité d’exprimer un renouveau pour nos villes. Les objectifs résident aussi dans la mise en valeur de l’image de nos villes, le souci d’attirer des visiteurs, ou l’accroissement du public de la culture.

Aussi, il est grand temps que l’on conçoive et développe une ville de production à l’image du Hollywood américain (dɔnko sigida). Rares sont les pays qui ont autant d’atouts et d’éléments culturels comme le Mali pour un tel projet.

Le Mali, carrefour des civilisations à la croisée de l’Afrique au sud du Sahara et de l’Afrique du Nord, est un pays de tradition, une terre de culture, de dialogue et de tolérance. Le Mali possède une histoire très riche et bien connue. Le Mali a su conserver ses cultures originales. En raison du nombre important d’ethnies vivant au Mali et de l’héritage historique, la culture du Mali est riche et diversifiée, conservant à la fois ses traditions comme l’oralité avec les griots ou l’artisanat et s’ouvrant à d’autres éléments culturels universels (littérature, théâtre, cinéma et photographie) depuis ses premiers contacts avec le reste du monde.

Malgré les échanges entre les différentes ethnies au cours de l’histoire, chacune possède une culture spécifique. Tout au long de l’histoire, les rencontres entre les ethnies ont façonnées des villes où les architectures se sont combinées. Cinq sites sont classés au Patrimoine mondiale de l’Unesco : Djenné, Tombouctou, le Tombeau des Askia à Gao, la Falaise de Bandiagara au pays dogon, et Kurukan Fuga dans le Mandé. La cuisine malienne varie en fonction de la localité, et bien sûr, il y a autant de spécialités que de régions ou d’ethnies.

La diversité de la musique malienne met en valeur la diversité culturelle du Mali. En effet, le Mali regorge de splendides musiques. La musique malienne est sans doute la musique africaine qui s’exportent le mieux sur le marché international. Le Mali fait rêver avec ses mélodies et ses voix à couper le souffle. Le djélia, l’art que pratiquent les griots, consiste à raconter l’histoire relative aux nations, aux communautés, et aux familles.

À travers le pays se déroule toute l’année de nombreux festivals mettant à l’honneur les cultures traditionnelles (festival musical, littéraire, photographie, etc.). Le théâtre traditionnel ‘Kotéba’ se pratique partout. Le cinéma malien a pu s’exprimer et acquérir une renommée internationale.

La traversée des troupeaux à Diafarabé reste toujours une manifestation très fascinante. Tous les ans, selon une tradition vieille de plus de 160 ans, la ville se prépare à l’afflux des troupeaux en transhumance qui se rejoignent sur la rive gauche du fleuve. Lors de la fête des Masques qui dure cinq jours, les Dogons se livrent à des cérémonies rituelles plus que millénaires. La plus célèbre d’entre elles, le Sigui, n’a lieu qu’une fois tous les 60 ans. Cette périodicité est liée au calendrier agraire des Dogons, un calendrier qui relèverait d’une mystique aux pouvoirs surnaturels. Il serait fondé sur les cycles orbitaux d’une étoile naine invisible à l’œil nu (Pô dolo). Les Dogons utilisent cet astre depuis plus d’un millénaire pour marquer le temps. En effet, nous avons besoin d’un centre de recherche et d’observation astrophysique au pays dogon.

Nous avons tous les atouts pour faire de notre pays ‘le hub de la culture Africaine’; et naturellement, nous avons tous les éléments culturels pour la conception et le développement d’une ville de production (dɔnko sigida). A la CARE – Afriki Lakuraya, nous avons forgé des convictions et des valeurs qui font le socle de notre engagement. C’est pourquoi toute action de notre mouvement politique et parti est étroitement liée à l’authenticité malienne, aux composantes de notre culture et à notre identité. D’où, la nécessité pour nous de faire de la culture malienne un instrument solide dans notre ingénierie pour le développement du Mali.

Cheick Boucadry Traoré

Source: 30MInutes

 

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