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Mali: Mahmoud Dicko interpelle le chef de l’Etat

Mahmoud Dicko, président du Haut Conseil islamique du Mali, pays à 98% musulmans, déplore la situation actuelle de son pays, critique la gouvernance, et interpelle le président malien Ibrahim Boubacar Keïta.

Mahmoud Dicko est plutôt en colère. Son pays est en crise, il dénonce la faillite de l’Etat et la mauvaise gouvernance. « L’Etat fait semblant d’exister, mais il n’existe presque pas. C’est une mauvaise gouvernance. On devient du jour au lendemain millionaire, milliardaire…»

La situation au centre du Mali inquiète particulièrement le très influent président du Haut Conseil islamique du Mali. Mandater par le gouvernement pour aider à trouver une solution, il est partisan d’une discussion avec les chefs des groupes jihadistes, y compris avec le gros calibre du nord, Iyad Ag Ghali. « Ayons le courage de parler avec tous les enfants de pays. Ceux qui refusent maintenant cette main tendue, il faut que le peuple malien se mette ensemble pour les combattre quels qu’ils soient », affirme le dignitaire.

Problème de gouvernance, qui ne date pas d’aujourd’hui insiste-t-il, insécurité, réconciliation nationale… Pour parler de tout ça, il affirme avoir fait une proposition au président de la République. « Je lui dis qu’il faut vraiment un espace de dialogue entre toutes les forces vives. Il m’a dit qu’ils sont en train d’y penser. »

Il y a cinq ans, Mahmoud Dicko appelait à voter pour IBK. Mais pour la présidentielle de cette année, il dit qu’il réfléchira bien avant de donner des consignes de vote.

Au Mali, trois ans après l’accord d’Alger, le Conseil de sécurité de l’ONU menace de sanctions les partis signataires qui trainent des pieds. Sont visés les rebelles, mais aussi quelques fois les membres du gouvernement à Bamako. Tieman Coulibaly, est le ministre malien des Affaires étrangères. A la tête de la délégation du Mali au 30e sommet de l’UA, il s’est dit très étonné par de tels reproches.

« Des reproches bien injustes et souvent des contre vérités. Les sanctions dont on parle, c’est le gouvernement du Mali qui a demandé à ce qu’il y ait un régime de sanctions contre ceux qui entravent la mise en oeuvre de l’accord. Et nous l’avons répété, y compris ici à ce sommet. Parce qu’il ne faut quand même pas que l’on s’y trompe. Le gouvernement du Mali a fourni des efforts réels pour la mise en oeuvre de cet accord et continue de le faire. Il y a un chronogramme qui a été convenu entre les partis maliens. Nous savons que nous n’avons pas d’options politiques alternatives à cet accord. Mais il faut que toutes les parties jouent le jeu. Aujourd’hui, comment veut-on mettre fin à un conflit si les parties signataires n’acceptent pas de désarmer ? Quand allons-nous commencer le cantonnement ? Quand les listes seront-elles fournies pour cela ? Et par rapport au processus politique, il ne vous a pas échappé que nous avons reporté les élections prévues en décembre pour le mois d’avril afin d’obtenir le plus d’inclusion, en direction de ces mouvements signataires. »

RFI

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