L’imam Mahmoud Dicko, personnalité nationale très écoutée et leader de la coalition contestant le pouvoir au Mali, a dit dimanche à l’AFP appeler ses partisans au calme après deux jours de troubles sanglants à Bamako. “Je demande encore une fois à la jeunesse malienne de faire preuve de retenue et de calme, nous pouvons vraiment trouver et obtenir tout ce que nous cherchons (par) la patience, (par) les bonnes manières”, a-t-il dit à un correspondant de l’AFP peu de temps avant de prendre la parole devant des fidèles à l’occasion des funérailles de Bamakois tués dans les violences.”Je demande à tout un chacun de garder son calme, d’aller vraiment vers une situation d’apaisement et non de violence”, a-t-il dit.”Nous devons faire preuve de retenue, mais la lutte continue”, a-t-il insisté.Il a évoqué une lutte pour la “refondation du Mali” et contre “la corruption endémique qui est en train aujourd’hui de mettre notre pays à genoux”.L’imam, bête noire du pouvoir et considéré comme le véritable leader de la coalition qui s’est formée autour de lui, devait s’exprimer dimanche après-midi de manière plus publique à la faveur de funérailles dans la mosquée où il prêche.C’est autour de la mosquée que se sont produits les affrontements les plus durs de la journée de samedi et de la nuit entre Bamakois et forces de sécurité. Un responsable des urgences d’un grand hôpital de Bamako a fait état d’au moins quatre morts, dont deux mineurs. Mais le camp de l’imam parle d’un bilan beaucoup plus lourd.
AFP