120 parachutistes de la force Barkhane ont été engagés dans le nord-est du Mali.
Jeudi 27 septembre, 120 parachutistes de la force française Barkhane ont été largués au dessus dans la région de Ménaka, dans le nord-est du Mali. L’utilité de cette manœuvre spectaculaire semble plus psychologique que tactique, si l’on en croit l’explication donnée par le porte-parole des armées françaises, le colonel Steiger : « On combine différentes capacités pour créer un effet de surprise chez les groupes armés terroristes et pour montrer à la population qu’on est capable de venir rapidement. »
Si ce largage semblesurtout destiné à frapper les esprits dans la région, il complète, souligne toutefois le colonel Steiger, le « dispositif en place dans cette région » proche de la frontière avec le Niger, « où se trouvent déjà des forces maliennes et une compagnie de Barkhane. »
Qu’on fait les parachutistes ?
Les 80 parachutistes largués par deux avions Transall et les 40 autres d’un A400M, ont conduit une action de contrôle de zone auprès de l’armée malienne. D’après les informations de RFI, les opérations de fouille et de sécurisation se sont déroulées sur le tronçon routier, mais aussi au cœur de la ville de Ménaka.
Selon les médias maliens, le bureau régional de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CEMA) a été perquisitionné par Barkhane. Neuf de ses membres ont été arrêtés (Aoud Ag Midoua, Ahmed Ag Zeiny, Mohamed Ag Dahassan, Oumar Ag Agaly, Zeidan Ag Wattan, Ibrahim Ag Hamed Almaktar, Ismaël Ag Fily, Bika Ag Bilal, Mohamed Ag) avec leurs armes et munitions. Un véhicule a été saisi et un autre endommagé par les soldats français.
Que se passe-t-il à Ménaka ?
Depuis le début de la semaine, 35 personnes ont été tuées dans cette région en raison d’un conflit communautaire qui empoisonne les rapports sociaux.
Depuis le début de l’année, on estime que quelque 200 personnes, dont de nombreux civils, appartenant surtout aux communautés peule et touareg, ont péri dans cette région où s’affrontent notamment des djihadistes ayant prêté allégeance à Daech et deux groupes, principalement touaregs, soutenant la force française Barkhane et l’armée malienne : le Gatia et le MSA.
Le G5 Sahel aux abonnés absents
Le G5 Sahel peine toujours à trouver son financement et à convaincre de son efficacité. Parmi les sceptiques, outre des grands acteurs de la sous-région comme l’Algérie, le Maroc, le Sénégal et la Côté d’Ivoire, on compte aussi les États-Unis et une grande partie des États membres de l’Union Européenne.
La réunion organisée sur Sahel par António Guterres en marge de l’assemblée générale de l’ONU, n’a pas contribué à inverser ce sentiment. Au contraire, même. Sur les cinq chefs d’État concernés au premier chef par le G5 Sahel (Mauritanie, Mali, Burkina Faso, Niger et Tchad), seul le président malien s’est déplacé pour y prendre part.