Le 8 février 2025, les principales organisations de la presse audiovisuelle et en ligne du Mali ont exprimé leur vive inquiétude face aux arrêtés inter-ministériels N° 4473 et 4474, imposant de nouveaux tarifs de redevances pour l’exploitation des services privés de communication audiovisuelle. Ces arrêtés, signés le 31 décembre 2024, ont été notifiés aux associations par la Haute Autorité de la Communication (HAC).
Ils fixent non seulement le montant de la redevance annuelle, mais aussi les modalités de paiement pour l’exploitation des services, ainsi que les frais relatifs à la délivrance des autorisations d’établissement, d’exploitation et de changement de typologie des services. Les associations signataires, à savoir l’URTEL, AMATEL, APPEL Mali, URPM et ACCESS, ont immédiatement réagi en adressant une demande officielle de suspension de ces arrêtés à la HAC. En effet, dans une correspondance datée du 4 avril 2024, elles avaient déjà exprimé leur inquiétude quant à la révision des tarifs sans consultation préalable. Elles ont déploré qu’aucune concertation n’ait eu lieu avant la prise de cette décision, et ce, malgré les promesses de dialogue et de concertation. L’annonce de la mise en application des nouveaux tarifs a pris les organisations par surprise, d’autant plus que ces mesures interviennent dans un contexte particulièrement tendu. Les médias maliens, déjà confrontés à une situation sécuritaire et économique des plus préoccupantes, se retrouvent désormais face à une nouvelle épreuve. La crise économique, les difficultés énergétiques persistantes et l’instabilité générale impactent déjà gravement leur fonctionnement. Les associations estiment que ces nouveaux frais risquent de mettre en péril la survie des médias privés, déjà fragilisés par la conjoncture. Dans leur communiqué, les organisations de la presse exigent la suspension immédiate des arrêtés, soulignant que cette décision constitue une menace directe pour l’existence des médias maliens. Elles rappellent également que l’absence de concertation préalable sur cette réforme représente un manquement aux principes de dialogue social dans la régulation du secteur médiatique. Malgré leur désaveu des arrêtés en l’état, les associations de la presse restent ouvertes au dialogue et appellent à une solution concertée pour trouver un compromis acceptable pour toutes les parties prenantes.
Madiassa Kaba Diakité
Source: Le Républicain