L’opposition malienne et la mission de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) se sont retrouvés pour la 4e fois ce vendredi 17 juillet pour aider à résoudre la crise politique au Mali. Les experts de l’institution sous-régionale ont proposé à l’opposition notamment de faire partie d’un gouvernement d’union nationale qui engagera les réformes politiques et les poursuites contre les auteurs des civils tués lors des manifestations. Il a été question des législatives contestées. L’opposition réserve sa réponse officielle, mais laisse déjà entendre qu’elle n’est plutôt pas satisfaite, alors que, pour l’imam Mahmoud Dicko, le dialogue est encore possible.
Avec notre correspondant à Bamako, Serge Daniel
Après la rencontre avec la mission de la Cédéao au Mali, Choguel Maiga, l’un des porte paroles de l’opposition, a rappelé les propositions qui ont été faites : « Premièrement, le président de la République reste en place. »
Il est également question de désigner les nouveaux membres de la Cour constitutionnelle pour vider le contentieux électorale. « Un gouvernement d’union nationale, c’est la mise en place, poursuit Choguel Maïga. Ils nous ont invités, pour ceux qui sont disponibles, à répondre ici à l’appel qui leur a été lancé. »
Ce gouvernement d’union nationale sera notamment chargé des réformes politiques. Même si l’opposition malienne affirme qu’elle donnera sa réponse officielle à ses propositions après une réunion extraordinaire, on sent déjà des grincement de dents. « Ces propositions ont réduit tout notre combat à des questions électorales », déplore ainsi Choguel Maïga.
L’imam Dicko optimiste
L’imam Mahmoud Dicko, personnage incontournable du Mouvement du 5 juin, a été reçu séparément par la délégation de l’institution sous-régionale. Il est plutôt optimiste pour la suite. « Ce sont des discussions, je pense, fructueuses, salue-t-il. On s’est vraiment parlé. J’ai l’espoir que, Inch’Allah, quelque chose fait sortir de cela, qui va redonner encore au Mali sa grandeur. »
La mission de la Cédéao, qui a travaillé ici d’arrache-pied pendant trois jours, devrait rencontrer ce samedi la presse.