La mission de la Cédéao est toujours dans la capitale malienne ce samedi 18 juillet. Elle est arrivée ce mercredi, menée par Goodluke Jonathan, l’ancien président du Nigéria. Pendant qu’une partie de la délégation s’attelait dénouer la crise politique en rencontrant tous les acteurs, une autre partie tentait de régler la crise institutionnelle. Car la Cour constitutionnelle malienne cristallise les tensions depuis déjà plusieurs années.
Avec notre correspondante à Bamako, Coralie Pierret
Quelques jours après la validation par la Cour constitutionnelle des résultats des législatives, des manifestations avait éclaté spontanément à Bamako ou à Sikasso. Car cette haute juridiction a invalidé, selon son arrêt rendu en mai, entre 536 et 927 bureaux de vote, ce qui en conséquence a changé les résultats dans une trentaine de circonscriptions.
Quatre jours avant le premier rassemblement de l’opposition le 5 juin, la Cour rappellait dans un communiqué que le gouvernement a le pouvoir de dissoudre les partis politiques. Depuis, elle est devenue la cible des opposants. En tête, sa présidente, Manassa Diakono, qui cristallise toutes les critiques jusque l’annonce, il y a une semaine, de la dissolution de la cour.
La Cédéao avait recommandé une réforme en 2018
Au-delà des nouvelles nominations des juges, il faudra aussi trouver une solution au problème institutionnel déjà ancien. Après l’élection présidentielle de 2018, la Cédéao avait déjà recommandé de réformer la Cour afin d’éviter des crises futures.
Pour Ibrahim Sangho, président de la Cocem, une organisation d’observateurs indépendants des élections, « depuis 1997, la Cour Constitutionnelle a toujours agit ainsi : c’est le troisième tour redouté par tous les candidats aux législatives et à la présidentielle. Ce n’est pas du nouveau. »
Source : RFI