La conférence épiscopale du Mali s’est déclarée dimanche “inquiète” après plusieurs attaques commises récemment contre des églises et des chapelles dans le centre de ce pays du Sahel à 90% musulman où les catholiques sont très minoritaires.
“Ces dernières semaines, ces derniers mois, nos églises, nos chapelles, ont été victimes de plusieurs attaques par de présumés jihadistes. (…) Nous sommes inquiets”, a déclaré à l’AFP le secrétaire de conférence épiscopale du Mali, Edmond Dembélé.
“La semaine dernière, dans le village de Dobara (centre, 800 km au nord de Bamako), des hommes armés ont forcé la porte de l’église et y ont retiré crucifix, images et statue de la Vierge Marie, nappes d’autel et ont brûlé le tout devant ladite église”, a précisé Edmond Dembélé.
“D’autres attaques d’églises et de chapelles dans le centre du Mali se sont déroulés devant des fidèles” les semaines précédentes, a-t-il ajouté.
“En septembre toujours, dans la localité de Bodwal (centre), des Chrétiens ont été chassés de leur lieu de culte par des hommes armés avec ce message: +Nous allons vous tuer si nous vous voyons prier encore dans l’église”, a-t-il poursuivi.
La sécurité s’est nettement dégradée ces derniers mois dans le centre du Mali, où sévissent des groupes armés islamistes. Selon un rapport récent de l’ONG Human Rights Watch, ces groupes ont notamment procédé à des “exécutions sommaires de civils et de militaires de l’armée malienne, à la destruction d’écoles et au recrutement forcé d’enfants soldats”.
“Le Mali étant un pays laïc”, le gouvernement “prend toutes les mesures pour assurer la sécurité des lieux de culte”, a assuré un responsable du gouvernorat de Mopti (centre) interrogé par l’AFP.
Le nord du Mali était tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda. Ceux-ci ont en grande partie été chassés en 2013 à la suite du déclenchement, à l’initiative de la France, d’une intervention militaire internationale qui se poursuit encore actuellement.
Mais des zones entières du territoire national, y compris dans le centre du pays, échappent encore au contrôle des forces maliennes et étrangères malgré la signature en 2015 d’un accord de paix censé définitivement isoler les jihadistes mais dont l’application enregistre d’importants retards.