Bamako, 1er juillet 2019 – Les violences liées aux conflits ont atteint un niveau de sévérité jamais égalé dans le centre du pays et font payer un très lourd tribut aux enfants, aux femmes et aux hommes affectés. Plus de 600 civils ont été tués depuis le début de l’année dans les attaques perpétrées principalement dans la région de Mopti. Le nombre de personnes déplacées internes fuyant ces violences a quasiment quadruplé dans les régions de Mopti et de Ségou entre mai 2018 et mai 2019 passant de 18 000 à 70 000 ce qui représente 58 pour cent du nombre total de personnes déplacées internes dans le pays estimé à environ 120 000.
« De nombreux villages se sont presque vidés de leur population et la vie de milliers de civils est en danger dans les zones de conflits. Pour éviter que le pire ne se produise, je lance un appel pressant à tous les acteurs pour mettre fin à l’escalade de la violence afin d’assurer la protection des civils et le rétablissement de la cohésion sociale dans le centre, » a insisté Mme Mbaranga Gasarabwé, Coordonnatrice Humanitaire pour le Mali.
Les conflits ont favorisé le dysfonctionnement ou l’arrêt, par endroits, des services sociaux de base tels que l’éducation et les soins de santé. Près de 65 pour cent des 926 écoles fermées dans le pays pour des raisons essentiellement liées à l’insécurité se trouvent dans la région de Mopti où plus de 179 000 enfants sont privés de leur droit fondamental à l’éducation. Traumatisée par la violence, la population dans les zones de conflit, souvent minées, a peur de se déplacer pour accéder aux soins de santé de base. En outre, les besoins en abris figurent parmi les priorités dans le centre pour les
personnes déplacées internes et les familles vivant dans les zones inondables pendant cette saison des pluies.
L’insécurité alimentaire est un autre défi qui affecte le centre. La région de Mopti, à elle seule, enregistre un quart -soit plus de 924 000 personnes- des 3,8 millions de personnes touchées par un manque sévère de vivres ou à risque dans le pays durant la période de soudure de juin à août.
« L’heure est au renforcement immédiat des opérations urgentes humanitaires combinées aux actions de relèvement et de stabilisation, dans un environnement sécurisé avec un tissu social cohésif. Pour ce faire, nous travaillons en étroite collaboration avec les autorités nationales et régionales dans les localités où des besoins sont identifiés, » a déclaré Mme Gasarabwé.
En appui aux programmes d’assistance d’urgence du Gouvernement du Mali, les partenaires ont lancé au début de l’année un Plan de Réponse Humanitaire intégrant les projets qu’ils prévoient de mettre en œuvre dans les secteurs des abris et des biens non alimentaires, de l’eau l’hygiène et l’assainissement, de l’éducation, de la nutrition, de la protection, de la santé et de la sécuritéalimentaire. Au 30 juin, 73 millions de dollars, soit 25 pour cent des 296 millions requis à travers ce plan, ont été mobilisés pour assister 3,2 millions de personnes dont 70 pour cent se trouvent dans les régions de Mopti et Ségou. Le manque de fonds affecte aussi bien les zones accessibles que les zones difficiles d’accès.
Pour plus d’informations, veuillez contacter :
Mme Katy Thiam, Chargée de l’Information Publique, OCHA Mali thiamk@un.org, Tél +223 75 99 57 61
Bureau de la coordination des affaires humanitaires
Source : Echos Médias