Le chroniqueur malien, Mohamed Youssouf Bathily, alias « Ras Bath », a été inculpé, le mois dernier, pour attentat à la pudeur, outrage à l’autorité et pour tentative de démoraliser l’armée. De très nombreux Bamakois s’étaient mobilisés pour le soutenir et un manifestant avait même été tué. Le contrôle judiciaire, auquel il est astreint, vient partiellement d’être levé, mais ses avocats engagent un bras de fer avec le parquet et dénoncent toujours une décision prise « pour museler » leur client.
Avec la levée partielle des mesures de contrôle judiciaire, le chroniqueur Mohamed Youssouf Bathily peut désormais, par exemple, circuler librement dans toutes les communes de Bamako. Il doit cependant toujours se présenter devant un juge malien, mais à présent, une fois par semaine. Jusqu’ici, il devait le faire deux fois par jour.
Mais pour ses avocats, toutes les mesures de contrôle judiciaire doivent être levées, étant donné que leur client dispose d’une carte de presse. « La loi sur la presse est régie par un texte spécial. Et ce texte spécial ne donne aucun pouvoir, à aucun juge, de prendre les mesures telles que celles qui ont été prises en ce moment », explique Me Maliki Ibrahim, l’un de ses avocats.
Selon lui, une réalité se profile : on veut faire taire le chroniqueur redouté, car très écouté. « Il a des éléments compromettants contre pas mal d’hommes politiques. Donc aujourd’hui, on cherche à le museler », assure-t-il.
Les avocats de « Ras Bath » ont donc saisi la cour d’appel de Bamako afin d’obtenir la levée totale des mesures de contrôle judiciaire. Le verdict tombera dans deux semaines.
Source: RFI