Les villes de Kayes, Sikasso et Ségou sont désormais classées en « zone rouge » par le ministère français des Affaires étrangères. Autrement dit, zone où le déplacements sont « formellement déconseillés ». Cette extension intervient moins d’une semaine après l’attaque de Kouré au Niger, qui a entrainé le classement de tout le pays en zone rouge sauf la capitale Niamey par « principe de précaution ».
Le rouge continue à grignoter la carte du Mali telle que présentée par le Quai d’Orsay dans ses conseils aux voyageurs. Avec l’inclusion de Kayes, Ségou et Sikasso, désormais toutes les localités au sud de la ligne Bafoulabé-Koulikoro-Morila sont « formellement déconseillées » ainsi que– et c’était déjà le cas – le long des frontières avec le Burkina et la Côte d’Ivoire mais aussi la Mauritanie. Seul donc un petit croissant au sud de cet axe et autour de la capitale Bamako reste classé en zone orange.
Ségou, contigu de la région de Mopti considérée comme l’épicentre de la crise au Mali ainsi que Sikasso étaient déjà à la limite de la zone rouge. La ville de Kayes en revanche semblait un peu plus éloignée mais récemment la menace y est « montée d’un cran » selon plusieurs analystes, qui s’interrogent sur la portée de cette décision du ministère français des Affaires étrangères.
« C’est un mauvais signal », estime le chercheur de l’ISS Ibrahim Maïga, non seulement envoyé aux « touristes, déjà de moins en moins nombreux, mais aussi les investisseurs qui voudraient qui voudraient faire le pari du Mali ». Kayes est un important carrefour économique. Mais c’est aussi un mauvais signal aussi envoyé « aux Maliens », estime ce chercheur, sur « le niveau de confiance qu’ils doivent avoir dans leur gouvernement et sa capacité à les protéger ».
Il y a des inquiétudes qui ont été exprimées depuis plusieurs mois sur ces zones-là. La partie nord de Ségou était déjà sous grande menace…
RFI