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Mali : les autorités annoncent plusieurs mesures incitatives pour l’amélioration des productions céréalières

A Bamako, la 12e session du Conseil supérieur de l’agriculture s’est tenue le mardi 12 avril sous la présidence du chef de l’État, Assimi Goïta. Après l’examen-bilan de la campagne écoulée, plusieurs mesures incitatives ont été annoncées pour l’amélioration des productions céréalières, cotonnières et animales au Mali.

Des échantillons de produits agricoles, végétal et animal du Mali, tels que la fibre de coton, le Niébé, la pomme de terre, le poison, la papaye, l’oignon et bien d’autres étaient exposés dans la salle des banquets de Koulouba, mardi 12 avril 2022.

Plusieurs acteurs du secteur agricole malien, dont la plupart habillés en cotonnade, étaient également présents en plus du Premier ministre et de certains membres de son gouvernement. Certains agriculteurs ont été décorés Chevalier de l’Ordre national et d’autres Chevalier de l’Ordre du Mérite Agricole par le Grand maître des Ordres nationaux du Mali.

Cette 12e session du Conseil supérieur de l’agriculture est intervenue moins d’un mois après la fête du coton à Koutiala. Elle a été l’occasion de faire la présentation du Plan de campagne consolidé et harmonisé, du bilan 2021 ainsi qu’à la programmation 2022. Le ministre du Développement rural, Modibo Kéïta, a dégagé l’état d’exécution du budget 2021, tout en soulignant les difficultés rencontrées au cours de la campagne écoulée. Avant  de présenter les prévisions 2023-2024.

Taux record de production

Dans l’immense salle des banquets, devant le président de la transition et ses proches collaborateurs, tous les yeux étaient fixés sur le projecteur que défilaient avec dextérité des techniciens acquis pour la cause. Au cours de l’année précédente, a indiqué le ministre Kéïta, les prévisions pour la production céréalière s’élevaient à 11 millions 300 776 tonnes. Mais les réalisations n’ont atteint que 9 millions 266 076 tonnes, soit un taux de réalisation de 82 %, a-t-il précisé. La non-atteinte des objectifs, selon le ministre, s’explique par la « mauvaise pluviométrie, l’insuffisance de l’offre d’engrais », l’insécurité ainsi que la pandémie de Covid-19.

Malgré tout, en termes de production céréalière, le Mali a été classé deuxième, dans l’espace Cédéao après le Nigéria, et premier dans la zone Uemoa, s’est réjoui le ministre de tutelle sous un tonnerre d’applaudissements.

En matière de production cotonnière, le Mali a fait une production record, depuis la création de la Compagnie malienne pour le développement des textiles (CMDT), en dépassant les prévisions qui étaient de 731 000 tonnes. Les réalisations se sont chiffrées à 776 000 tonnes, soit 106 % de réalisation. Ce résultat record s’explique, selon le ministre du Développement rural, par la fixation du prix d’achat du coton graine à 280 FCFA le kg du premier choix ainsi qu’à bien d’autres mesures incitatives de la part des autorités maliennes.

Réserver un quota de 30 % de la graine de coton aux éleveurs

Le président de l’Assemblée permanente des chambres d’agriculture du Mali (APCAM), Sanoussi Bouya Sylla, a indiqué, dans un discours lu un peu à la hâte, que ce résultat est en effet à mettre au compte du pouvoir de transition. Pour lui, c’est « la montée en puissance de notre vaillante armée qui a permis de rassurer les producteurs agricoles dans les zones de production, [de leur donner] l’espoir d’aller dans leur champ, de faire leurs récoltes et d’aller au marché ».

Toutefois, M. Sylla fait état de ce qui semble être un paradoxe. Malgré que le Mali soit premier producteur de coton, le prix du tourteau de coton est inaccessible aux éleveurs maliens. Il faut donc réserver un quota de 30 % de la graine de coton aux éleveurs sous l’égide de l’APCAM, a-t-il recommandé aux autorités intérimaires.

Le lancement de cette 12e session n’a pas été qu’un lieu de bilan. Il a aussi servi de cadre pour définir les défis à relever.Aux dires de M. Sylla, l’APCAM a pour ambition de faire des « paysans maliens des artisans de la paix et de l’unité nationale ». Ainsi, M. Sylla a sollicité également « un appui spécifique en intrants et équipements agricoles pour les femmes rurales et les jeunes ruraux du Mali qui sont les piliers de notre agriculture ».

Révision du prix de l’engrais

Dans son habituel treillis, le président Goïta n’a pas manqué d’instruire au gouvernement malien la révision du prix des engrais. Cela, dit-il, en raison de la « hausse excessive » du prix des engrais sur le marché mondial. Il a donc décidé « que la quotepart du producteur dans le prix du sac de 50 kg de l’engrais minéral soit fixée à 12 500 francs CFA ». Quant à l’engrais organique, la « quotepart est fixée à 2 500 francs CFA le sac de 50 kg ».

Plusieurs autres recommandations ont été faites par le président du Conseil supérieur de l’agriculture au gouvernement au cours de cette session. Il s’agit entre autres de doter le secteur du développement rural d’une loi de programmation des investissements dans le secteur agricole, de poursuivre le programme de pluies provoquées en début et fin de l’hivernage.

Aussi, il est recommandé de mettre en place un programme spécial de promotion de certaines productions céréalières et maraîchères de très grande consommation et accroitre l’utilisation des intrants locaux. Le tout pour permettre au secteur agricole de jouer le rôle qui lui revient dans le processus du développement économique, politique et social.

Chiencoro Diarra

Source: Sahel Tribune

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