Le retard observé dans la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation dû essentiellement à la suspension du processus de révision constitutionnelle, a du mal à passer chez certains « amis » du Mali qui profitent de la recrudescence des attaques terroristes pour faire pression sur le gouvernement malien.
Qu’est ce qui pourrait expliquer la recrudescence des attaques terroristes à l’approche des élections présidentielles au Mali ? Pour l’ONU, c’est le retard observé dans l’application de l’accord pour la paix et la réconciliation. « …Dans ce contexte (de recrudescence de l’insécurité), la mise en œuvre intégrale de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali constitue une condition sine qua non…, »explique le Secrétaire général adjoint des Nations Unies aux opérations de maintien de la paix, Jean-Pierre Lacroix.
Quant aux membres du Conseil de ladite institution (ONU), eux, ont « exprimé d’une même voix leur impatience face aux retards qui continuaient d’entraver la mise en œuvre intégrale des principales dispositions de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali ».
Le Mali est –il prit en otage ? Nul ne doute et la pression (injuste ?) se fait désormais sentir sur le gouvernement et le président de la République dont la bonne foi n’a pas été récompensé à juste titre.
Pour preuve, le président IBK a suffisamment mouillé le maillot pour que la révision constitutionnelle, indispensable à toute réforme, puisse avoir lieu. Il n’a pas été aidé dans sa tâche ni par les groupes armés signataires notamment la CMA ni par l’opposition politique. Une situation encouragée par l’inertie de l’ONU qui avait pourtant menacé de sanctionner ceux qui entraveraient la bonne marche du processus.
Si des actions devraient être prises, elles devraient logiquement, frapper les éléments de la CMA et certains hommes politiques et activistes sociaux qui refusent la réforme constitutionnelle. Ce qui constitue, aux yeux des membres de l’ONU, un frein à la mise en œuvre de l’accord.
Par ailleurs, doit-on et/ou peut-on justifier les attaques terroristes par le retard de l’application de l’accord ? Un raccourci utilisé par certains « amis » du Mali qui imputent la responsabilité au gouvernement malien mis injustement sur le banc des accusés à défaut d’une sanction contre la CMA et certains hommes politiques maliens. Une analyse erronée ou partisane du Conseil de sécurité de l’ONU qui conforte certains groupes armés dans leur jeu dilatoire et de fuite en avant.
Cependant, en raison du calendrier électoral notamment en ce qui concerne l’élection présidentielle, l’ONU met la pression sur le gouvernement sortant ; une pression à la limite assimilable à du chantage. A ce jeu, c’est un échec garanti pour l’ONU et ses partenaires qui gagneraient à faire respecter un gouvernement légitime au lieu d’aider à l’affaiblir devant ses ennemis.
Tièmoko Traoré
Le Pouce-Mali