L’image forte de cette audience au palais Koulouba, qui a duré une quarantaine de minutes, c’est le poing du président IBK qui se serre et le président malien, tout de blanc vêtu, qui fond en larmes et qui partage la peine de toute l’équipe. Il a longuement dit son incompréhension face à cet acte barbare, face à cet acte « infra-humain », dit-il. Il a réaffirmé la volonté des autorités maliennes pour que les responsables soient arrêtés et qu’ils répondent de leurs actes. « Il n’y aura pas de vengeance, je ne veux pas de vengeance, et je veux de la justice, a assuré le président malien. Nous croyons à la réconciliation ». Concernant l’enquête, le président du Mali a confirmé l’arrivée ce lundi de magistrats français qui vont travailler main dans la main avec les magistrats maliens sur cette enquête.

Cérémonie ce soir à l’aéroport

En fin d’après-midi, le président IBK sera à l’aéroport de Bamako pour une cérémonie avant l’envol des cercueils pour Paris. Le président s’inclinera devant les dépouilles et décorera à titre posthume Ghislaine et Claude. L’émotion du président est vraiment à l’image de l’émotion de tout le Mali, du Nord et du Sud. Les journalistes maliens organisent cet après-midi à Bamako une marche blanche de protestation et d’hommage, une marche entre la Maison de la presse et l’ambassade de France. Tous les membres de la délégation de RFI participent à cette marche. Dernier point, le logo de RFI était, ce matin, en berne sur les écrans de l’ORTM.

ZOOM sur l’hommage des journalistes de Radio France à Paris

Un hommage émouvant avec de l’émotion dans la voix de Jean-Luc Hees, le patron de Radio France, qui a tenu à indiquer que RFI et les radios de son groupes « font le même travail ». « Nous avons les mêmes valeurs, ce qui rend ces moments si difficiles pour nous aussi », a-t-il ajouté.

L’émotion aussi des responsables de RFI présents à la Maison de la Radio. Bruno Daroux, Jean-Jacques Louarn, Christophe Champin, Pascal Paradou et Anne Corpet venus témoigner du professionnalisme de Ghislaine et Claude. Et surtout pour remercier Radio France pour cette marque de soutien précieuse en ces temps difficiles. « Nous sommes très sensible à ce geste », a dit Bruno Daroux, adjoint de la directrice de RFI en charge de l’information monde.

Emotion enfin des personnes présentes, une centaine en tout : tous les patrons des chaînes du groupe Radio France, des journalistes également, des techniciens. Certains avaient eu l’occasion de croiser Ghislaine et Claude en reportage. Il y avait aussi des journalistes des radios locales du groupe. Leur quotidien est très éloigné de la réalité malienne. Ils soulignent, qu’eux, ne prennent pas les mêmes risques dans leur travail, pourtant tous partagent la même tristesse et soulignent l’importance de retourner à Kidal et de ne pas laisser la terreur l’emporter.

Source : RFI