Au Mali, l’attentat d’un commandant du MOC, le Mécanisme opérationnel de coordination, de Tombouctou, a été revendiqué par le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans ce week-end, dans une lettre publiée sur les réseaux sociaux. Salem ould M’bekkhi, membre de la CMA, la Coordination des mouvements de l’Azawad, a été tué le 9 septembre, dans une embuscade en pleine ville. C’est le deuxième officier du MOC assassiné par des terroristes. Le MOC est une émanation de l’accord de paix d’Alger de 2015. Ce mécanisme regroupe des soldats de l’armée malienne et des membres des groupes armés signataires. Mais le travail de sape et d’intimidation des terroristes finit par le mettre en péril.
« L’assassinat d’un commandant, ça fait paniquer les gens », explique au téléphone un officier du MOC qui souhaite garder l’anonymat. Depuis quelques semaines le mécanisme a subi plusieurs défections. Les intimidations des jihadistes, renouvelées ce week-end, ont aussi eu raison des velléités de certains combattants de s’engager.
Aujourd’hui, le MOC de Tombouctou ne compte que 170 éléments contre 800 prévus. Les combattants sont encore en formation et n’ont toujours pas commencé les patrouilles conjointes pour sécuriser la ville. « Il faut plus d’hommes, il faut des armes, sinon comment va-t-on les rendre opérationnels », déplore la source de RFI qui avoue que le moral des troupes est au plus bas.
A terme, c’est tout le programme de désarmement qui est mis en danger. Car le MOC n’en est que la première étape : les anciens combattants sont censés rendre leurs armes, suivre une formation et les récupérer pour rejoindre l’armée malienne. « Pour le moment on cantonne les gens, ils n’ont pas d’arme et ils sont exposés », a confié Mohammed ould Mahmoud, porte-parole de la CMA, des groupes armés qui compose le MOC. Un comité directoire de la CMA s’est réuni lundi à Bamako. Il entend faire des propositions au gouvernement pour accélérer la mise en œuvre de l’accord de paix.
RFI