La première phase d’un procès en diffamation contre l’hebdomadaire malien d’investigation Le Sphinx s’est ouverte mardi 30 mai à Bamako. Le plaignant est Karim Keïta, député à l’Assemblée nationale et fils du président malien, IBK. Il réclame 4 milliards de francs CFA (environ 6 millions d’euros) de dommage et intérêts.
Lors de cette audience de conciliation, la première phase du procès, le journaliste malien du Sphinx, l’hebdomadaire d’investigation, a maintenu ses positions. « Je suis serein, ce procès n’est pas comme un procès ordinaire, c’est plutôt un procès politique. En tout cas, on va se battre », prévient Adama Dramé, directeur de publication du très populaire journal.
Quant aux preuves de ce qui est avancé dans les colonnes de l’hebdomadaire. « On va les étaler », assure-t-il.
De son côté, Karim Keïta, député à l’Assemblée nationale et fils du président Ibrahim Boubacar Keïta, est absent. Sa plainte repose sur trois parutions du Sphinx. Dans deux numéros successifs, il est accusé, estime-t-il, de trafic d’influence ; dans un autre numéro du journal, il lui est attribué un immeuble à Bamako. Il rejette toutes ces accusations. S’estimant diffamé, il réclame au journaliste 4 milliards de francs CFA (plus de 6 millions d’euros) de dommages et intérêts.
Me Mamadou Gaoussou Diarra dénonce un acharnement contre son client et affirme comprendre sa colère. « Je trouve qu’il y a une sorte d’acharnement. En tant que journaliste professionnel il a le devoir de recouper et de vérifier avant de publier. Je prends l’exemple de l’hôtel Les Hirondelles, qu’il est supposé avoir acheté pour 4 milliards de francs CFA, alors qu’il n’y a même pas pensé. Il n’en a nullement la prétention ni les moyens », explique l’avocat.
La deuxième phase du procès aura lieu le 14 juin prochain.
RFI