Le Premier ministre s’exprimait lundi 26 avril lors d’une traditionnelle rupture de jeûne avec les masses médias. Les journalistes furent nombreux à avoir répondu à l’invitation du Chef du gouvernement qui a fait d’horizon des défis majeurs auxquels les autorités de la Transition font face.
Discours intégral :
« Messieurs les Ministres
Mesdames et Messieurs les journalistes
Comme en décembre dernier, lors du déjeuner de presse organisé en votre honneur, j’ai tenu à vous recevoir autour d’un repas qui, ce soir, entre dans nos traditions religieuses et correspond à nos valeurs ancestrales. Celles de l’élan vers l’autre, du partage, du pardon et de la convivialité, donc de la solidarité.
Pour informel et détendu qu’il puisse être, un instant entre les politiques et les médias est rarement fortuit. C’est pour cela que, même en cette période de Ramadan, je m’adresse à vous dans un discours qui sera bref en raison des réflexes acquis, depuis une quinzaine de jours de privations et d’ascèse, où nos oreilles sont moins attentives que l’appel du ventre à cette heure de la journée.
Vous savez combien j’apprécie cette belle compagnie dont les critiques et les analyses nous aident à construire en avançant. Je suis d’autant plus heureux de vous accueillir ici que la cadence de la Transition, dont je parle souvent, commence à s’accélérer. L’immobilisme dont certains se gaussaient, il n’y a guère, est devenu une rengaine éculée.
Dans le même élan, les partis politiques et les forces vives de la nation ont rejoint notre équipe pour un Mali qui se relève, reléguant ainsi, à l’arrière-plan, les préoccupations idéologiques, la course au pouvoir ou, plus prosaïquement, l’intérêt personnel. Avec leur concours, à leur demande et grâce à leur audace politique, le Comité d’Orientation Stratégique a été porté sur les fonts baptismaux le 31 mars dernier et son architecture achevée. Ses membres sont désignés et il me plait de constater que votre faîtière est représentée. Avec ce Comité, nous allons prouver le mouvement en marchant.
Qui plus est, le chronogramme électoral a été publié suite à des consultations initiées en novembre et décembre 2020 avec la classe politique par le Ministre de l’Administration Territoriale et de la Décentralisation.
Comme vous le savez, la tenue des élections est la principale aune à laquelle la Transition sera jugée à la fin du parcours. Les délais sont-ils tenables ? Oui, si chacun de nous y met du sien en oubliant les desseins inavoués au profit d’un Mali qui gagne. Oui, si les défis au lieu de nous faire peur, nous motivent et nous servent d’éperon. Oui si nous ne pensons pas à la prochaine élection mais à la prochaine génération de Maliens, nos descendants. Oui si, au lieu d’être inhibitrices, nos vertus nous donnent des ailes et nous arment de courage. Oui si nous substituons l’ambition à la témérité.
Nous pouvons tenir le délai imparti si nous demeurons fidèles à l’engagement solennel du Président de la Transition, Chef de l’Etat, S.E.M. Bah Ndaw, lors de son investiture, le 25 septembre 2020.
Le chronogramme électoral, tel que publié, est conforme à la Charte mais également à la loi électorale actuellement en vigueur. Il est le dernier et sixième axe du Plan d’Action du gouvernement. Il faut dire haut et fort qu’il n’est pas le seul chantier sur lequel travaille le Gouvernement.
Chaque département ministériel, en ce qui le concerne, concourt à la réalisation, dans les délais, des réformes politiques et institutionnelles, avec un double esprit d’engagement et de collégialité car les réformes sont une œuvre transversale et chacun doit y jouer sa partition.
Dans notre quête de sérénité dans les relations entre employeurs et employés, la conférence sociale aura lieu le mois prochain, montrant notre confiance que le dialogue est la seule et unique voie pour surmonter nos malentendus passagers.
Nous aurons l’occasion d’en parler plus longuement au cours des prochains jours. Je vous ai convié à cette cérémonie qui met à profit un événement sacré pour raffermir davantage notre collaboration.
Par votre vocation, la noblesse de votre métier, la fidélité à votre éthique, l’objectivité de vos critiques et la profondeur de vos productions ainsi que la justesse de vos messages, rien de grand et de durable ne peut se faire sans vous. Restons ensemble.
Je vous souhaite une bonne rupture de jeûne en ce mois sacré du Ramadan. Qu’Allah bénisse notre très cher et grand pays, le Mali.
JE VOUS REMERCIE DE VOTRE TRES AIMABLE ATTENTION. BON APPETIT A TOUS ».
Source : L’ESSOR