À Bamako, durant cette période de fraîcheur, le prix des légumes frais connait une baisse remarquable. C’est la période pour les consommer sans modération.
Fatoumata Camara est vendeuse de légumes au marché de Dibidani. Selon celle-ci, cette année, depuis le mois de janvier, les prix de certains légumes comme le chou, la courge, l’aubergine et la tomate ont connu une baisse considérable. À l’en croire, « Le panier de tomate qu’on achetait à 25 000 est cédé à 12 000F. L’aubergine qui était à 10 000 est revenue à 4 000 FCFA. Les fournisseurs nous laissent aussi le sac de 25 kilogrammes de la courge à un prix abordable, qui varie entre 7 000 et 6 000 FCFA, alors qu’il fallait débourser 12 000 f ou 13 000 F».
Au marché de Sénou, c’est plutôt le haricot vert qui est abondant en cette période. Rencontrée sur ce marché, cette vendeuse qui a souhaité se prononcer dans l’anonymat nous laisse entendre : « Moi j’achète le sac à 4500f ou 5000f ». Elle poursuit en précisant : « C’est seulement à cette période qu’on peut avoir ce produit à de tels prix ». Cette période une fois terminée, il faudra s’attendre au prix de 7 500f ou 10 000f pour avoir le haricot vert. « Lorsqu’on veut le revendre en détail, après l’avoir acheté si cher, ça deviendra encore plus cher pour nos clients », a-t-elle indiqué.
Selon Fatoumata Coulibaly, vendeuse au marché de Sotuba village, cette abondance du haricot vert fait que chacun cherche là où s’en procurer à bon coût. A ses dires, en tant que grossiste, elle se ravitaille de ce légume au marché ‘’Soukouni Koura’’, en raison de 4500 FCFA, le sac de 500kg. Elle revend alors le kg à 50 FCFA ou plus, a-t-elle expliqué.
Cette période n’est pas seulement celle du haricot vert, la tomate aussi inonde les marchés de la capitale.
Aicha Traoré, vendeuse de tomate, nous donne quelques explications sur le marché de ce légume : « La tomate est très présente sur le marché, mais n’a pas de prix fixe. Les prix varient selon les vendeurs. J’achète le panier entre 7500f à 10000f et je le revends à 1 500f, 1 750f voire souvent à 2000f le seau ».
Mariam Keita et Salimata Doumbia sont toutes des femmes de ménage qu’on a rencontrées respectivement aux marchés de Sabalibougou et Torokorobougou. Celles-ci se réjouissent de cette baisse du prix de ces légumes frais. « Nous consommons beaucoup de légumes et si on constate aujourd’hui une baisse de leur prix, nous ne pouvons que nous réjouir », ont-elles reconnu.
Cette accessibilité du prix est saisie comme une occasion pour certains pour s’en procurer en grande quantité dans le but de le faire sécher en entendant la période de vache maigre, nous explique Aicha Traoré. En effet, selon une cliente rencontrée, il faut bien profiter de cette période d’abondance « car, d’ici quelque temps seulement, la tomate deviendra plus chère et il ne sera plus facile de l’acheter ».
Cette variation du prix des légumes frais, selon les périodes, est partagée par plusieurs vendeurs. Aux dires de certaines d’entre elles, cette période une fois révolue, le prix de la tomate pourra s’élever jusqu’à 15 000F.
À noter qu’à côté de ces légumes dont le prix est jugé abordable actuellement, d’autres produits sont quasiment inaccessibles à cause de la cherté de leur prix. L’oignon et la pomme de terre font partie de cette catégorie.
Selon Moussa Traoré, commerçant, à la fois grossiste et détaillant au marché de ‘’Dibidani’’, la cause fondamentale de cette flambée du prix du kilogramme d’oignon est l’arrivée tardive de l’oignon local sur les marchés : « On a fixé le prix du Kilogramme à 450 F, alors qu’on le vendait à 200 ou 150 F».
La pomme de terre également a connu une flambée de prix, en cette période. Sur les marchés maliens, deux catégories de pomme de terre sont vendues : celle de Dakar et de Sikasso. Aujourd’hui, le prix du kilogramme de ce produit varie entre 500 et 600 FCFA.
Malgré tout, ces légumes occupent une place importante dans la ration alimentaire. Selon docteur Ousmane Coulibaly, spécialiste en chirurgie général au cabinet médical ‘’walégnouma’’ de Sénou, « Les légumes jouent un rôle important dans le développement et le fonctionnement de l’organisme en général ». À l’en croire, ils contiennent des micronutriments qu’on appelle des vitamines qui aident beaucoup le fonctionnement de l’organisme. Il a aussi indiqué que les légumes, à travers ces micronutriments, aident beaucoup l’organisme à se défendre contre différentes maladies notamment le cancer de l’estomac, le cancer du col de l’utérus, etc. Toutefois, ils précisent que les légumes ne peuvent pas lutter directement contre une maladie, mais aident l’organisme à combattre ces maladies surtout concernant le manque en vitamine A chez les enfants. Sur ce point, le médecin a indiqué qu’une maman qui consomme beaucoup de légumes, si elle allaite normalement son enfant, cela aidera beaucoup le bébé.
Oumou Kouttoum Cissé et
Ibrahim Djiteye, Stagiaires
Source: Journal le Pays- Mali