« Sauve qui peut ! » 3/6. Lorsque Kati se soulève le 21 mars 2012, le président pense que la situation est sous contrôle. Quand il prend conscience de la gravité des évènements, il est trop tard, il doit fuir. Plusieurs fois ce jour-là, il manquera d’être tué.
Le président a fui. Sans voiture ni garde du corps, il a dévalé la colline en titubant et laissé derrière lui un palais aux murs criblés de balles. Amadou Toumani Touré (ATT), 63 ans, n’a plus l’endurance de la jeunesse. Son genou le fait souffrir. Il est contraint de marquer des temps d’arrêt.
Cette colline qu’il a si souvent parcourue à bord de ses 4X4 et limousines blindés paraît, en cette fin de journée, interminable. Mais il n’y a pas de temps à perdre, il faut se mettre à l’abri. Aux côtés du président, deux hommes, parmi les rares qui lui sont restés fidèles : son aide de camp, le colonel Alou Bagayoko, et le lieutenant-colonel Abidine Guindo, le commandant du 4ème régiment de parachutistes de Djicoroni. Sans eux, ATT ne serait pas parvenu à échapper aux mutins. Quand il faiblit, ils se relaient pour le soutenir. Il ne faut pas rester là. Nous sommes le 21 mars 2012 et le pouvoir est en train de s’effondrer.
« Quelqu’un leur donne ma position ! »