La Fondation Balanzan pour la Gouvernance et la Stabilité a organisé le Samedi 14 Novembre 2020 à l’Hôtel Radison Blu, une Journée d’échanges des Partis politiques, Mouvements, Associations et des Personnalités sur les réformes politiques et institutionnelles en perspective.
Au total, une vingtaine de partis politiques, une dizaine d’Associations y compris les Mouvements signataires de l’Accord pour la paix issu du processus d’Alger, et une trentaine de personnalités ont participé aux travaux. En outre, l’on notait également la présence des représentants de haut niveau du Ministère de l’administration territoriale et de la Décentralisation, du Ministère de la Réconciliation Nationale et celui de la Refondation de l’Etat, chargé des relations avec les institutions.
Selon Moussa Makan Camara, président de la Fondation Balanzan pour la Gouvernance et la Stabilité, l’objectif de cette Journée d’échanges était de permettre aux acteurs politiques d’engager une réflexion approfondie sur les réformes politiques et institutionnelles. « Le moment propice pour entreprendre ces réformes, leur ordonnancement, leurs modalités de pilotage et une proposition de chronogramme consensuel, réaliste et compatible avec la durée de dix-huit mois de la Transition. A l’issue de débats animés et féconds, les participants ont à l’unanimité adopté les conclusions ci – après :examinant le moment propice pour entreprendre les réformes, les participants ont retenu de mettre les réformes politiques et institutionnelles au cœur des activités de la Transition »,souligne-t-il.
Aussi, Moussa Makan Camara précise : «Concernant l’ordonnancement des réformes politiques et institutionnelles, après un profond débat, les participants ont convenu de faire de la révision de la Constitution, la préalable des réformes et ont suggéré de faire en sorte que cette révision ait lieu au plus tard en Mars 2021 pour tenir les délais de la Transition. Examinant la réorganisation territoriale, les participants ont recommandé de procéder au redécoupage administratif et électoral avant les élections générales, législatives et l’élection présidentielle, conformément à la recommandation du Dialogue National Inclusif. Abordant les réformes électorales, les participants ont unanimement recommandé la création d’un organe unique autonome de gestion des élections, comme il en existe dans de nombreux pays de la sous-région. »
Couplage des élections communales, locales et régionales
En outre, selon Moussa Makan Camara, les participants ont demandé que la loi électorale subisse les corrections nécessaires à l’organisation d’élections propres et régulières dont les résultats seront acceptés par tous et que le fichier électoral soit audité pour correspondre aux souhaits de la classe politique et à ceux exprimés par le Président de la Transition dans sa lettre d’orientation.
«Rappelant la recommandation du DNI d’éviter d’organiser les élections en période hivernale et que, pour des questions de souveraineté, les élections soient financées par le budget national, les participants ont proposé de coupler les élections communales, locales et régionales et de faire de même des élections couplées législatives et présidentielle. Rappelant que le renouveau de la gouvernance passe par l’assainissement des mœurs politiques et de la gestion publique, les participants ont préconisé l’érection de l’exemplarité et de la redevabilité en dogme à travers une série de mesures d’éthique et de déontologie de l’action publique dont la mise en place d’un cadre de lutte contre l’impunité et les malversations, l’élaboration de textes sur la transparence dans la vie publique et la relecture des textes sur les rapports entre les usagers et l’administration etc. », déclare-t-il.
Abordant la question relative au chronogramme des réformes, Moussa Makan Camara avance que les participants ont adopté la proposition de chronogramme composé de cinq séquences. Il s’agit de la relecture de la constitution: plus tard Février 2021 ; la Constitution d’une Commission nationale de réforme constitutionnelle pour circonscrire les pesanteurs politiques et tracer les axes majeurs de la nouvelle constitution ; la Composition d’un Comité d’experts pluridisciplinaire pour rédiger le projet de constitution ; l’Examen et adoption de la nouvelle constitution au Conseil des Ministres ; l’Examen et adoption de la constitution par le Conseil National de la Transition ; l’Convocation et tenue du référendum constitutionnel ; l’Opérationnalisation des nouvelles régions et répartition des Cercles et des Communes entre les régions de Novembre 2020 à Aout 2021 ; la Délimitation des nouvelles régions ; la Répartition des Cercles et des Communes entre les régions ; la Réorganisation du nouveau découpage électoral au sein de la diaspora ; la Retour des déplacés et des réfugiés ; l’Adaptation du cadre institutionnel et du dispositif législatif devant régir les élections de Mars 2021 à Octobre 2021 ; la Mise en place de l’Organe Autonome de Gestion des élections et ses démembrements ; la Relecture de la Loi électorale pour y inclure une dose de proportionnelle ; la Relecture de la Charte des partis politiques afin de corriger les insuffisances relevées à la suite de la Pratique démocratique ; la Relecture de la Loi organique créant et organisant la Cour Constitutionnelle, notamment sa composition et le mode de désignation de ses membres ; la Relecture de la Loi organique créant et organisant la Cour Suprême, notamment en créant la Cour des comptes ; la Mise en œuvre d’un organe unique pour la gestion de la communication dans les media publics et privés ; l’Audit et mise à jour du fichier électoral ; le Renouveau de la Gouvernance de Novembre 2021.
Aussi, il s’agit de mettre en place un cadre de lutte contre l’impunité et les malversations : organisation de procès importants sur la corruption, accélérer le processus judiciaire ; de relire les textes sur la transparence dans la vie publique ; de relire les textes sur les rapports entre les usagers et l’administration. L’organisation des élections de Décembre 2021 à Mars 2022, les élections Communales locales et régionales cumulées. Décembre 2021, la mise en place des Conseils Communaux, des Conseils de Cercle et des Assemblées régionales, les élections présidentielle et législatives cumulées, la mise en place de l’Assemblée Nationale et de la seconde chambre du Parlement, la prestation de serment du Président élu ont été également soumis à l’appréciation des participants.
Examinant les modalités de pilotage des réformes politiques et institutionnelles, les participants ont recommandé : la mise en place d’une Commission Nationale Inclusive des réformes, présidée par le Premier Ministre, Chef du Gouvernement ; la composition de cette Commission Nationale en quatre (04) Sous-Commissions dont la Sous – Commission chargée de la relecture de la constitution, la Sous – Commission chargée des questions électorales, la Sous – Commission chargée de la réorganisation territoriale, la Sous – Commission chargée du renouveau de la gouvernance.
Un Comité de Suivi mis en place !
Afin d’assurer le suivi des recommandations issues de ces Journées , les participants ont mis en place, un Comité de Suivi composé des partis politiques, à savoir : ADEMA-PASJ (Président) ; ASMA-CFP (membre), FDP MALI KURA (membre ) , MPR (membre), PARENA (membre) , PRD (membre) , URD (membre) et la Fondation Balanzan pour la Gouvernance et la Stabilité pour le Secrétariat. Enfin, les participants ont décidé de remettre le présent Relevé des Conclusions au Premier Ministre, Chef du Gouvernement par une délégation composée des membres du Comité de Suivi.
O B
Source : Afrikinfos-Mali