Confronté à des défis sécuritaires et sanitaires, le Mali doit faire également face à une faiblesse des chaînes de valeur agricoles et à un faible développement de ses infrastructures de transport et d’énergie. Afin de combler ce déficit, le pays pourra compter sur le soutien de la Banque africaine de développement Bad) sur la période 2021-2025.
Selon le Document de stratégie-pays (Dsp 2021-2025) publié le 19 avril, la Bad informe qu’elle appuiera le Mali dans la création d’agropoles ou Zones spéciales de transformation agro-alimentaire (Zsta) dans les grands bassins de production des régions de Ségou et San (zones de conflits) et Koulikoro et Sikasso (zones d’insécurité) pour mieux valoriser ses investissements passés, créer plus de valeur ajoutée et d’emplois décents et durables en faveur des femmes et des jeunes.
«Le Mali devrait ainsi connaître une hausse du nombre de Pme-Pmi créées dans les chaînes de valeur agricoles, de cinq en 2021 à vingt en 2025. La proportion d’emplois féminins (directs et indirects) créés, jusqu’ici insignifiante, devrait atteindre 35% dans ces chaînes de valeur en 2025 », souligne la Bad.
L’intervention de la Banque permettra également d’améliorer les infrastructures d’appui aux chaînes de valeur agricoles. Des investissements seront ciblés vers des infrastructures telles que l’aménagement de trois zones spéciales à Bamako, Ségou et San et la construction de 25 centres de transformation agricole dans les grands bassins de production ruraux.
Sur la période, la part du secteur agro-alimentaire dans le produit intérieur brut devrait grimper de 3,3% à 5%, le temps de passage d’un camion de marchandises à la frontière entre la Côte d’Ivoire et le Mali devrait chuter de 24h à seulement 3h, le taux d’accès national à l’électricité devrait augmenter de 50% à 65% et de 21,1% à 31% en milieu rural.
« Dans cette période critique où le pays fait face à un triple défi sécuritaire, politique et sanitaire, la mise en œuvre du DSP 2021-2025 permettra d’accompagner le Mali dans ses efforts pour accélérer la relance économique post-Covid-19 et réduire la fragilité économique à travers des chaînes de valeur agricoles améliorées », a indiqué Adalbert Nshimyumuremyi, responsable pays de la Bad au Mali.
Le 31 décembre 2020, le portefeuille de la Banque africaine de développement au Mali comptait 25 opérations pour un montant total de 488,6 milliards de francs CFA (745,9 millions d’euros). La ventilation du portefeuille est la suivante : transport routier (29,66%), agriculture (28,02%), gouvernance (11,33%), énergie (10,01%), secteur privé-industrie (8,56%), eau et assainissement (8,36%), et autres secteurs comme le changement climatique et le développement social (4,06%).
Delphine Maiga
Source : LEJECOM