Invité, le 21 septembre dernier, dans la prestigieuse émission de RFI « International », le Président de la République affirme que si l’on organisait aujourd’hui un sondage qu’il n’y a pas une «différence » dans la perception des Maliens entre « IBK de septembre 2013 et IBK de septembre 2014 ». Mais, il affirme aussitôt que « les Maliens me font confiance ». C’est là où nous disons que le Chef de l’Etat semble être totalement déconnecté des Maliens et de leurs réalités.
Les Maliens sont déçus de la gestion du pays par le chef de l’Etat. Ils sont au bout du désespoir de ne pas voir s’améliorer la situation économique et financière du pays. Aujourd’hui Il n’est point besoin de réaliser un sondage pour savoir qu’IBK est au plus bas de sa popularité, à seulement un an de son élection. La gestion patrimoniale du pays, les scandales à répétition, la grogne sociale, la gestion du problème du nord du Mali ont fini par convaincre les Maliens qu’ils se sont trompés en août 2013 d’élire un homme en qui, ils portaient une confiance à la limite de l’absolu. Les Maliens souffrent. Le pays est tiré vers le bas. Chaque jour son lot de scandales et de révélations rapportés par la presse. Notre confrère l’Indicateur du Renouveau rapportait dans sa parution du 23 septembre 2013, « dans le dossier des équipements et matériels militaires, qui ont coûté plus de 100 milliards de F CFA, les enquêteurs du Bureau de Vérificateur général ont découvert des prix surréalistes comme celui affiché pour une seule paire de chaussettes à 22 500 F CFA par la direction des finances et du matériel du ministère de la Défense et des Anciens combattants. » Bien entendu, le confrère précise que « Le DFM en cause a été limogé mercredi dernier. ». La semaine dernière, un autre journal de la place rapportait que des ministres (il cite les noms) seraient mouillés dans l’affaire de l’achat de l’avion présidentiel.
A en croire, le journal, les ministres présumés accusés se seraient partagés le pactole de 5 à 7 milliards. Vrai ou faux, ce sont quand même des informations troublantes et qui n’encouragent pas ceux qui doivent nous aider à redémarrer.
Pour notre part, nous sommes bien curieux de savoir sur quoi se fonde le Président de la République pour se convaincre que les Maliens lui font toujours confiance. Peut être, les 5500 milliards de nos francs (véritable mirage !) que la Chine promet d’investir dans notre pays à travers de grands chantiers, comme la construction d’un quatrième pont à Bamako ou encore un autre pont à Ségou, etc. il se fonde, peut être, sur le simulacre d’accueil « populaire » qui lui a été réservé par le RPM et ses partis alliés, à l’occasion de son retour « triomphal » de Chine. Euh oui, monsieur le Président, il le fallait bien ce bain de foule pour vous réchauffer un tout petit peu le cœur qui a été fortement meurtri ces derniers temps avec des situations peu enviables, comme : la rupture de la coopération avec une institution financière aussi importante que le Fonds Monétaire International (FMI), la timidité dans les relations « amicales » avec la France, les incidents de Kidal des 17 et 21 mai provoqués par votre Premier ministre Moussa Mara, la grève de 48 heures de la plus grande centrale syndicale du pays, l’Union Nationale des Travailleurs du Mali, etc. Notre président était presque seul devant les épreuves. Seul face à l’affaire Tomi, où le Gouvernement s’était agité au début et puis, plus rien. D’ailleurs les Maliens ont bien envie de savoir l’évolution de ce désormais sulfureux dossier balancé par le journal hexagonal « Le Monde » avec sans nul doute, la fuite organisée et maîtrisée par la redoutable DGSE française.
L’an II du Président IBK, nous le souhaitons meilleur pour le bonheur des Maliens, l’honneur du Mali. Cet an II, nous l’espérons meilleur pour l’emploi des jeunes. L’an II, nous le souhaitons meilleur pour la gouvernance globale du pays, pour beaucoup d’investissements, pour la paix, pour l’unité du pays. L’an II d’IBK, nous le souhaitons meilleur pour la santé et la clairvoyance de notre Président de la République plus proche des Maliens et sensible à leurs préoccupations.
Amen.
MAFILA
L’aube