La 46ème session ordinaire de la Commission Technique de Sécurité (CTS), tenue le 6 févier dernier au Quartier général de la MINUSMA à Bamako, a pris plusieurs décisions. Parmi celles-ci on peut citer le départ, de Gao vers Kidal, du bataillon reconstitué, au plus tard le 10 février 2020 ; l’engagement de toutes les parties à utiliser tous les moyens à leur disposition pour sensibiliser les populations de Kidal et des autres villes sur le déploiement des bataillons reconstituées, y compris par les stations de radio ; l’invitation du Gouvernement à commencer le déploiement des autres unités le plus tôt possible.
« Les FAMa bientôt à Kidal !», ont annoncé les Forces armées maliennes, le 7 février dernier, ??????sur sa page Facebook. « L’Armée malienne sera très prochainement redéployée à Kidal. A cet effet, le tout premier bataillon de la nouvelle armée reconstituée est en pleine phase de préparation afin de rendre possible ce redéploiement tant attendu conformément aux directives de l’Accord de paix et de réconciliation issu du processus d’Alger. Le Chef d’Etat-major général des Armées, le Général de Division Abdoulaye Coulibaly qui se trouve actuellement à Gao, est très ravi de l’avancement du processus », peut-on lire dans ce post.
Le 3 février dernier, le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Tiébilé Dramé, était à Alger où il a remis un message du président Ibrahim Boubacar Kéïta au Chef de l’Etat algérien, Abdelmadjid Tebboune. « Porteur du message du Président de la République, j’ai été en effet, reçu hier lundi 3 février par le Président Abdelmadjid Tebboune. Au centre de l’audience : le déploiement imminent de la nouvelle armée malienne dans les régions du nord, notamment dans la région de Kidal », a posté le 4 février 2020 à 12 h 42 mn, le chef de la diplomatie malienne sur sa page Facebook. Le ministre Tiébilé Dramé évoque une nouvelle armée malienne et soigneusement reconstituée.
Ce déplacement du chef de la diplomatie malienne à Alger est très stratégique. L’Algérie assure la présidence du Comité de suivi de l’accord pour la paix et de la réconciliation issu du processus d’Alger, mais aussi dispose d’énormes moyens de pression pour faire plier ceux qui occupent illégalement la région de Kidal depuis mai 2014. Ce document, qui sert de boussole dans la résolution de la crise secouant les régions dites du nord, peine à produire les effets escomptés presque 5 ans après sa signature en grande pompe à Bamako en présence de plusieurs délégations étrangères.
Le président IBK et son gouvernement ont fait un véritable rétropédalage en renonçant à l’initiative de relecture de certaines dispositions de l’accord. Il faut maintenant tirer toutes les dividendes du déploiement des unités de l’armée reconstituée à Kidal pour masquer cet échec de relecture.
Même les responsables des groupes armés signataires de l’Accord issu du processus d’Alger, notamment la Coordination des Mouvements de l’Azawad (CMA) ne sont pas totalement dignes de confiance, le déploiement de bataillons de l’armée reconstituée annoncée peut être qualifié de grand pas en avant. Ce retour de l’armée reconstituée n’est donc qu’une étape et doit être renforcé dans les prochaines semaines par l’octroi de plus de prérogatives et de marges de manœuvre au gouverneur de la Région de Kidal.
La tenue des élections législatives dans les circonscriptions électorales de la 8ème région administrative du Mali permettra de juger la bonne foi des responsables de la CMA dans l’amorce de ce retour à la normale. Mais, il faut nécessairement continuer à ‘’désintoxiquer’’ les jeunes et les femmes endoctrinés par les idéologues du Mouvement pour la Libération de l’Azawad (MNLA).
Chiaka Doumbia
Source: Le Challenger