Cinq Touareg, membres d’une même famille, ont été enlevés par des hommes armés près de Tombouctou, dans le nord-ouest du Mali, a-t-on appris mercredi de sources concordantes, évoquant la piste d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).
Ces cinq personnes sont portées « disparues depuis mardi », ont affirmé à l’AFP deux membres de leur famille.
L’enlèvement s’est déroulé dans la région de Zouéra, à 80 km de de Tombouctou, a indiqué à l’AFP l’un d’eux, Habaye Ansari, joint au téléphone par l’AFP.
« Quatre personnes dont mon oncle, qui est un notable de 70 ans, ont été enlevées. Une des personnes enlevées a été relâchée plus tard. Ensuite, une dizaine de kilomètres plus loin, deux autres personnes ont été enlevées », a-t-il détaillé.
« Nos parents ont été très probablement enlevés par des hommes armés d’Aqmi », a-t-il affirmé.
« L’opération a été exécutée par des hommes armés, talkie-walkie à la main », a de son côté déclaré à l’AFP Hamel Ansari, un autre membre de la famille des personnes enlevées.
Une source étrangère indépendante à Tombouctou a confirmé à l’AFP cet enlèvement.
L’opération a été menée par des hommes armés munis d’un « drapeau du Mouvement arabe de l’Azawad » (MAA), un groupe armé du nord du Mali, a indiqué Hamel Ansari.
« C’est visiblement un règlement de comptes avec le patriarche du groupe enlevé qui a 70 ans. Il est, semble-t-il, accusé par Aqmi d’avoir donné des informations aux forces françaises pour faciliter l’arrestation d’un ancien responsable d’Aqmi dans la région de Tombouctou », a de son côté indiqué la source étrangère indépendante.
Aucune précision n’a été apportée sur l’identité de cet ancien responsable d’Aqmi.
Cet enlèvement survient alors que se poursuivent à Alger des négociations de paix entre Bamako et des mouvements du nord du Mali, dont le MAA et le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA).
Le Mali est plongé dans une profonde crise politico-militaire depuis l’offensive lancée en janvier 2012 par la rébellion touareg du MNLA et des groupes jihadistes alliés à Al-Qaïda.
Ces groupes, Aqmi, Ansar Dine et le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’ouest (Mujao), ont rapidement damé le pion au MNLA pour contrôler pendant près de dix mois le nord du Mali.
Ils en ont été en grande partie chassés par une intervention internationale en janvier 2013 initiée par la France, mais des attaques, visant en particulier les troupes étrangères, continuent à se produire dans cette partie du pays.