Les militaires français, africains et onusiens qui luttent contre le djihadisme au Sahel connaissent le danger des mortiers et roquettes dont leurs camps sont parfois les cibles. Des dispositifs de protection et d’alerte permettent parfois de minimiser ce risque. Mais jeudi matin, des soldats français de l’opération Barkhane n’ont pu se mettre à couvert lors d’une attaque au mortier visant le camp de la Mission de l’ONU au Mali (Minusma) sur lequel ils trouvaient. Plusieurs d’entre eux ont été blessés, dont un grièvement, selon l’état-major des armées (EMA).
«Un tir de mortier est intervenu ce matin à 8H40 sur le camp de la Minusma. Il est tombé à proximité de l’emplacement des soldats de la force Barkhane», a indiqué le porte-parole de l’EMA, le colonel Patrik Steiger. D’autres tirs sont tombés à l’extérieur du camp, sans faire de victimes.
Les blessés ont été pris en charge par les structures médicales de la Minusma et de la force française Barkhane, toutes deux stationnées à l’aéroport de Tombouctou. L’armée suédoise, qui a mobilisé son antenne médicale après l’attaque, a fait état de son côté de quatre soldats blessés, sans préciser leur nationalité.
Regain de l’activité djihadiste
Environ deux tiers des 4 000 militaires français de Barkhane sont désormais déployés au Mali, dont la région centrale – et la boucle élargie du fleuve Niger – connaissent depuis quelques mois un regain de l’activité djihadiste, jusqu’alors plutôt centrée sur l’extrême nord du pays. Les djihadistes ont en grande partie été chassés de cette région par l’opération française Serval en 2013. Mais des zones entières du pays échappent toujours au contrôle des forces maliennes, françaises et de l’ONU, qui sont régulièrement les cibles d’attaques.
C’est notamment le cas dans la région centrale, qui a connu récemment la résurgence de divers mouvements djihadistes, notamment des activistes radicalisés d’ethnie peule. Le 5 avril, un soldat français a été tué dans un accrochage avec un groupe armé dans le sud-est du pays, proche la frontière du Burkina Faso où ces mouvements trouvent des zones de repli.