Une alliance de groupes armés du nord du Mali a dit avoir perdu huit hommes dans une récente opération contre l’armée malienne, mais aussi avoir tué des dizaines de soldats, en avoir fait prisonniers plusieurs autres et avoir abattu deux avions.
Cette alliance, dont la principale composante est la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA), une entente de groupes séparatistes dominée par les Touareg, a livré une version divergente de celle de l’armée sur les évènements de dimanche à Léré, dans la région de Tombouctou, où la CMA a attaqué deux camps militaires.
L’armée avait indiqué que cinq soldats avaient été tués et que 11 autres étaient portés disparus. Elle avait admis avoir perdu un avion, mais dit avoir “neutralisé” plus d’une trentaine d’assaillants. Les groupes rebelles ont rapporté dans un message consulté mercredi sur les réseaux sociaux qu’ils avaient dénombré huit morts et 12 blessés dans leurs rangs à l’issue de trois heures de combats.
Au moins 35 soldats ont été tués et des dizaines d’autres blessés et deux avions de chasse ont été mis hors service, ont-ils dit. Le pilote de l’un est mort, le second n’a pas été retrouvé, ont-ils affirmé. “Six militaires (ont été) faits prisonniers, dont certains pourraient bientôt être remis à des structures indépendantes pour des raisons sanitaires”, ont-ils dit.
Le communiqué signé du Cadre stratégique permanent (CSP) assure que les rebelles ont pris le “contrôle total des camps”, avant de les quitter lundi. Les éléments fournis par les uns et les autres sont difficilement vérifiables dans ces zones reculées. L’accès à des sources indépendantes dans un contexte d’hostilités et de régime militaire est compliqué.
Cette opération est la dernière en date contre des positions de l’armée dans le nord, en proie ces dernières semaines à une résurgence des activités de groupes armés, séparatistes ou djihadistes, qui contrôlent de vastes étendues.
La CMA a repris ses opérations contre l’armée malienne en septembre après des mois de tensions avec le gouvernement. La CMA avait signé avec l’État central en 2015 un accord de paix censé mettre fin aux hostilités déclenchées avec les insurrections indépendantiste et salafiste de 2012.
Les djihadistes, eux, n’ont pas cessé le combat contre l’État malien et la présence étrangère. Le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), affilié à Al-Qaïda, a également revendiqué plusieurs actions contre l’armée malienne ces dernières semaines dans le nord.
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