Après une disparition qui aura duré plus d’un mois, Daouda Magassa a finalement retrouvé sa liberté. Enlevé le 5 février 2025 par des hommes armés non identifiés, il a regagné son domicile ce mardi. Cette libération met un terme à une période d’inquiétude et de spéculations sur son sort.

Un enlèvement aux circonstances floues

Bamada.net-Daouda Magassa, connu pour sa proximité avec l’influent imam Mahmoud Dicko, ancien président du Haut Conseil Islamique du Mali, actuellement en exil en Algérie, avait disparu dans des conditions troublantes. Des témoins rapportent qu’il a été enlevé en plein jour à bord d’un véhicule par des individus non identifiés.

Sa disparition avait immédiatement suscité une vague d’indignation, notamment au sein de la Coordination des Mouvements, Associations et Sympathisants de l’Imam Mahmoud Dicko (CMAS). Cette organisation avait alors dénoncé une tentative d’intimidation et exigé des autorités une action urgente pour retrouver leur camarade.

Une libération sans explication officielle

Le retour de Daouda Magassa à son domicile a été confirmé par la CMAS à travers un communiqué officiel. Cependant, aucune information n’a été donnée sur les conditions de sa détention ni sur les motivations réelles de ses ravisseurs.

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« Nous tenons à rassurer l’ensemble des Maliens qu’il ne souffre d’aucun traumatisme », a déclaré la direction de la CMAS dans son message à l’opinion publique. Toutefois, cette déclaration ne suffit pas à dissiper les interrogations sur cette affaire.

Un contexte politique tendu

L’enlèvement de Daouda Magassa s’inscrit dans un climat politique déjà marqué par des tensions. Depuis l’annonce de son retour au Mali, l’imam Mahmoud Dicko fait l’objet d’une attention particulière de la part des autorités. Initialement prévu pour le 14 février 2025, son retour a été reporté à la dernière minute, officiellement pour des raisons de sécurité.

Selon un document confidentiel révélé par des proches de Dicko, les forces de l’ordre avaient été déployées pour empêcher son arrivée, perçue comme une tentative de déstabilisation du régime en place.

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Par ailleurs, plusieurs figures impliquées dans les préparatifs de cet événement ont été arrêtées et placées sous mandat de dépôt. Leur procès est attendu dans les jours à venir, ajoutant une autre couche d’incertitude à la situation politique du pays.

Daouda Magassa sous surveillance ?

Avant son enlèvement, Daouda Magassa était très actif dans les médias. Il avait multiplié les interventions pour annoncer le retour imminent de l’imam Dicko. Cette exposition médiatique a-t-elle joué un rôle dans son enlèvement ?

Selon plusieurs observateurs, sa disparition rappelle des pratiques d’intimidation déjà observées dans le pays. Certains estiment que les services de renseignement pourraient être impliqués, bien qu’aucune preuve formelle ne vienne confirmer cette hypothèse.

Un signal inquiétant pour les libertés publiques

Le cas de Daouda Magassa n’est pas isolé. Ces derniers mois, plusieurs activistes, journalistes et figures politiques ont été enlevés ou arrêtés dans des conditions troubles. Cette situation inquiète de nombreux défenseurs des droits humains qui y voient une tentative de museler les voix dissidentes.

La libération de Magassa est certes une bonne nouvelle, mais elle ne dissipe pas les craintes sur l’état des libertés au Mali. Qui étaient ses ravisseurs ? Pourquoi a-t-il été pris pour cible ? Quelles sont les garanties qu’un tel acte ne se reproduira pas ?

Et après ?

Pour l’instant, Daouda Magassa n’a pas encore pris la parole publiquement. Son silence laisse place aux spéculations, mais il est probable que son témoignage soit attendu avec impatience par l’opinion publique malienne.

Pendant ce temps, la question du retour de l’imam Mahmoud Dicko reste en suspens. Ses partisans continuent de réclamer son retour, tandis que les autorités maliennes semblent toujours réticentes à cette éventualité.

Le dossier est loin d’être clos, et Bamada.net suivra cette affaire de près pour informer ses lecteurs sur les prochains développements.

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Ladji Djiga Sidibé

Source: Bamada.net