La Plateforme contre la corruption et le chômage (PCC) va lancer en février les Assises du peuple malien (APM). Dans cet entretien avec Journal du Mali, le Professeur Clément Dembélé, son Président, donne des précisions et se prononce sur la transition en cours.
En quoi consisteront les Assises du peuple malien ?
Les Assises du peuple malien donneront la parole au peuple malien dans sa profondeur. Ce sont les Maliens qui savent ce qu’ils veulent, qui connaissent leurs problèmes et les solutions. Ce n’est pas parce que certains n’ont pas été à l’école qu’ils sont incapables d’apporter des solutions. Notre erreur a été de toujours donner la priorité aux intellectuels et aux élites de ce pays.
Quelle en sera la finalité ?
Les Assises vont durer deux mois. Le grand lancement se fera au CICB en février, sous la présidence du Chef de l’État, du Vice-président, du Premier ministre et de l’ensemble des membres du gouvernement. Après la cérémonie officielle, l’ouverture aura lieu à Kayes. Nous allons sillonner 160 localités et élaborer deux documents. Le premier portera sur un projet de société qui va se baser sur l’état des lieux de la situation du Mali et faire une cartographie sur la paix et la réconciliation. Le deuxième sera axé sur les solutions de réformes judiciaires, économiques, administratives et territoriales, entre autres.
Comment évaluez-vous la transition, 4 mois après ?
C’est une transition en phase d’observation. Après 30 ans de dégâts, ce n’est pas en 2 ou 3 mois qu’on va redresser cette Nation. Un lapin ne sortira pas du chapeau du magicien. Aujourd’hui, je pense que cette transition doit poser des bases, de vraies réformes. C’est pour cela qu’il faut observer le CNT, qui doit poser les principes.
Quelles sont vos relations aujourd’hui avec le M5-RFP ?
De très bonnes relations. Le M5, ce n’est pas quelques hommes qui essayent en vautours de prendre en otage le peuple malien. Le M5, c’est tout le peuple malien, tous ceux qui aspirent à la bonne gouvernance et à un Mali apaisé. Je fais toujours partie du M5, parce que je suis tout simplement Malien et l’un des fondateurs de ce mouvement.
Serez-vous candidat lors des futures échéances électorales ?
Le Mali est un long fleuve, mais à l’heure où je vous parle j’ai la ferme conviction d’être candidat à l’élection présidentielle prochaine. Cela dit, je voudrais par ailleurs ajouter qu’il faut oser dire la vérité aux Maliens. Je ne crois pas qu’on pourra tout mettre en œuvre d’ici un an pour que ces élections soient crédibles et fiables.
Propos recueillis par Germain Kenouvi