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Mali – CEDEAO : d’autres sanctions à l’horizon ?

Le 12 décembre prochain, la CEDEAO pourrait envisager des sanctions supplémentaires si le Mali ne confirme pas sa volonté d’aller aux élections en février 2022, alors que le pays conditionne le choix de la date des élections aux Assises nationales de la refondation (ANR), qui viennent d’être reportées à nouveau

Le gouvernement malien et les membres du Conseil national de la transition sont interdits de voyage dans l’espace CEDEAO et leurs avoirs à l’étranger ont également été gelés. Cependant, la décision épargne le Président de la transition, le colonel Assimi Goïta et le ministre des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop. « Il est clairement établi par ce signal que la CEDEAO compte maintenir un cadre de dialogue avec les autorités maliennes. C’est une démarche graduelle, parce qu’il s’agit des premières sanctions et que l’objectif n’est pas de fermer toutes les issues », explique Boubacar Salif Traoré, Directeur d’Afriglob Conseils.

En outre, le président de la transition et son ministre des Affaires étrangères pourraient être épargnés grâce à leur immunité diplomatique, renchérit l’analyste politique Salia Samaké.

Compte à rebours…

Le Mali et la CEDEAO sont à couteaux tirés sur la date des élections. Le premier a notifié au second son « incapacité » à respecter la date du 27 février pour l’élection présidentielle. Chose que l’organisation sous-régionale a déploré « vivement ». Elle a « réitéré la nécessité de respecter le calendrier de la transition en ce qui concerne les élections, prévues pour le 27 février 2022 » et appelé les autorités de transition à « agir en conséquence pour assurer un retour rapide à l’ordre constitutionnel ».

Si la situation persiste, prévient la CEDEAO, elle « charge le président de la Commission d’examiner et de proposer des sanctions supplémentaires lors de sa prochaine session ordinaire, le 12 décembre 2021 ».

La voie pour de possibles sanctions se dégage parce que les autorités maliennes conditionnent la date des élections aux conclusions des Assises nationales de la refondation, qui viennent d’être décalées à une date ultérieure « pour plus d’inclusivité ». « Il y a un problème de timing. La rencontre de la CEDEAO est prévue pour le 12 décembre et les conclusions des Assises nationales de la refondation ne seront pas connues d’ici là. Il s’agit donc de trouver le bon équilibre pour qu’en tout cas des sanctions plus dures soient évitées et que les autorités gardent une certaine relation avec l’opinion publique en cette période de fragilité, parce que toute démarche qui viserait à décrédibiliser leur action serait vraiment très inquiétante », analyse Boubacar Salif Traoré.

Des sanctions plus dures ?

À l’issue de la session du 17 novembre, consacrée à la situation au Mali et en Guinée, les sanctions de la CEDEAO ont été accueillies avec un ouf de soulagement, car elles n’ont visé que les autorités de la transition. Pourrons-nous en dire autant de celles prévues le 12 décembre prochain ? « Force est de reconnaître qu’aujourd’hui la situation évolue. La CEDEAO est en train d’être confortée par une certaine réaction internationale, voire certains mouvements à l’intérieur du pays. Donc, le 12 décembre, nous risquons de faire face à un durcissement de la situation. Ils ne s’arrêteront pas aux sanctions actuelles », explique Salia Samaké.

Et ce sont les sanctions économiques qui sont le plus à craindre pour la population, déjà durement éprouvée par la cherté de la vie et l’insécurité, qui a empêché les agriculteurs, les éleveurs et les pêcheurs de vaquer à leurs activités dans plusieurs parties du centre du pays. « En matière de sanctions, la CEDEAO a prioritairement des sanctions économiques. Les sanctions actuelles concernent le gel des avoirs. Si elles devaient se durcir, la CEDEAO pourrait s’en prendre aux portefeuilles de l’État, à travers l’espace UEMOA et la BECEAO. Ce qui plongerait le pays dans une situation assez difficile, en plus de la crise sécuritaire qui persiste et qui a pris une autre tournure avec l’empêchement des activités rurales », explique Boubacar Salif Traoré.

Boubacar Diallo

Source : Journal du Mali

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