Véhémence
Quasi-systématiquement, l’apparition de son visage rond aux traits poupins à la télévision nationale est synonyme d’escalade dans le bras de fer qui oppose Bamako à une partie de la communauté internationale. En janvier, il est celui qui « invite » la ministre française des Armées de l’époque, Florence Parly, à » faire sienne [la] phrase d’Alfred de Vigny sur la grandeur du silence ». Le 18 février, sanglé dans son uniforme, c’est de nouveau lui qui accuse la France de » subversion » et « d’espionnage ». Trois mois plus tard, c’est encore lui qui « dénonce » les accords de défense qui lient le Mali et Paris.
France, Cedeao (Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest), Minusma (Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali), G5 Sahel : à Bamako, les annonces de ruptures ont désormais l’apparence d’Abdoulaye Maïga. Bien qu’il n’appartienne pas au quintet de putschistes qui, le 21 mai 2021, « a rectifié » la transition ouverte neuf mois plus tôt par leur premier coup d’État, le militaire est devenu un rouage central de la junte.