Au Mali, 34 Peuls arrêtés le 9 mai dernier dans le centre du Mali ont été libéré samedi 20 mai. Tous dénoncent de mauvais traitements de la part des forces armées maliennes.
Aucun des Peuls libérés ne veut s’exprimer au micro par peur de représailles, mais tous acceptent d’exhiber leurs poignets et leurs chevilles, les chairs à vifs, abîmés après des heures ligotés.
Le 9 mai dernier, l’armée malienne débarque dans le village de Sofora dans le centre du Mali. Ils raflent alors plus d’une trentaine de personnes qui sont emmenées dans un petit camp militaire dans la ville de Diaba. Là, certains passeront la nuit ligotés et les yeux bandés, avant qu’un garde ne finisse par venir les détacher.
Transférés à Bamako, ils ont pu recevoir l’assistance de la Croix-Rouge et une visite de l’ONU, avant d’être libérés. « Ça a été extrajudiciaire puisque cela n’a suivi aucune procédure judiciaire normale, explique Malick Sow, un membre de l’observatoire Kisal qui lutte pour la défense des intérêts peuls. Sur ces arrestations de masse, il faudrait comprendre qu’en ce moment il y a des ratissages au niveau du centre du Mali. Les populations ont peur, les bergers ont peur et il faut savoir que toutes ces peurs peuvent entraîner des frustrations et entretenir le terreau jihadiste qui existe au centre du Mali ».
Selon les ex-détenus, aucune charge n’a été retenue contre eux. Ces arrestations extrajudiciaires sont devenues monnaie courante, notamment dans le centre du pays ou l’armée malienne est constamment harcelée par les jihadistes. Contactées par téléphone, les autorités « veulent rassembler des éléments sur ces arrestations », avant de s’exprimer.
RFI